Parignargues | 13 ans passés chez les scouts
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Clément partage son expérience du scoutisme

À Parignargues, dans la famille Raynaud je demande le père chef pionnier Caravelles, je demande la mère responsable Farfadets, je demande les fils Compagnons Clément 21 ans et Benoit 18 ans, ainsi que Louise la petite dernière de 7 ans, « Farfadette« .

Pour toute la famille, faire partie des Scouts et Guides de France est en effet une institution. Et tous les enfants s’y éclatent quel que soit leur âge.

À ce titre Clément, le plus grand des enfants par l’âge et par la taille, a vécu en été 2022 une aventure hors du commun. Il est en effet parti pour l’Amérique du Sud avec les 4 autres membres de son équipe « Les Compas d’abord » : Brune, Simon, Louella et Manon.

Une équipe qui s’était constituée 3 ans auparavant, après avoir partagé 12 années de scoutisme ensemble, depuis leur entrée à l’âge de 8 ans.

Aujourd’hui Clément a atteint l’âge où il lui faudra s’y investir d’une autre façon. Il envisage désormais de se former comme chef animateur, tout en poursuivant des études d’ingénieur à Toulouse.

Scout

Des Scouts en route pour la Colombie

Comme le veut la tradition dans le scoutisme, il s’agissait pour Les Compas d’abord de marquer en 2022 l’aboutissement de toutes ces années.

Car entre 17 et 21 ans, on passe aux choses sérieuses chez les Scouts et Guides de France. En équipes autonomes, les Compagnons sont appelés à mener des projets de solidarité en France et à l’étranger, avec des partenaires locaux.

« C’est ainsi qu’accompagnés d’adultes référents, ils réfléchissent au sens de leur engagement pour se projeter dans lavenir. »

Pour Clément et ses amis, le choix d’un projet de solidarité internationale les a conduits en Colombie.

Des Scouts de France en Colombie

« Nous sommes partis en Colombie pour découvrir un continent inconnu de nous 5, et ainsi découvrir une nouvelle culture. Nous avons fait le choix d’un partenariat avec l’association franco-colombienne Caminos de Esperanza pour faciliter les échanges ».

L’association franco-colombienne Caminos de Esperanza est basée sur des parrainages (des Français y soutiennent financièrement des enfants colombiens pendant toute leur scolarité). La team de Scouts a ainsi passé 2 ans à lever des fonds et une année complète à construire le projet, afin de le concrétiser et le rendre réalisable.

Clément précise que ce fut un vrai challenge dans cette période post-covid.

♥ Les Compagnons sont en effet dans l’obligation de gérer seuls leur projet de A à Z. Histoire peut-être de valider par la même occasion le fameux dicton « les voyages déforment les valises mais forment la jeunesse ».

♥ En 2021 Les Compas d’abord avaient déjà mis sur pied une première expédition, en France cette fois. Ils avaient fait le tour de la Bretagne à vélo. En donnant au passage un coup de main au Secours Catholique de Rennes.

Scouts toujours prêts

C’est ainsi qu’au cœur de l’été 2022, nos Scouts se sont retrouvés en totale immersion à Barrancabermeja, une ville colombienne de 190 000 habitants au centre du pays et à 3h de route de la ville la plus proche.

  • Barrancabermeja n’était finalement pas si dépaysante que ça pour les jeunes Français. On y trouve des banques, des petits hôtels, des grands magasins, etc.
  • La ville existe essentiellement par le pétrole et ses raffineries,  mais aussi par la culture des fleurs, une autre activité intense. Mais on y a néanmoins  conscience d’une richesse moins grande que dans une ville européenne.
  • La culture y est très différente ((musique, comportement des habitants, décorations, marchés, etc.)
  • C’est en sortant du centre-ville que la pauvreté apparaït, jusque dans les bidonvilles.
  • Barrancabermeja affiche notamment cette pauvreté au niveau du confort quotidien de ses habitants. Ceux-ci préfèrent pourtant posséder des portables, des télévisions ou encore des enceintes bluetooth plutôt que d’améliorer leurs conditions de vie. Ce paradoxe fut d’ailleurs le 1er choc ressenti par les nouveaux arrivants.

Logé à la fondation Caminos de Esperanza, le groupe a donc intensément partagé pendant 2 semaines 1/2 la vie d’enfants de bidonvilles âgés de 7 à 15 ans.

« On faisait de l’animation périscolaire et de l’aide aux devoirs. On échangeait beaucoup avec eux, on jouait aux cartes, au foot, etc. Bref on partageait la vie de ces enfants « défavorisés », pourtant considérés comme aisés puisqu’ils avaient accès à l’école. Beaucoup d’activités avaient lieu dans la grande pièce unique de la maison (en dehors de la cuisine). C’est dans cette salle qu’on s’organisait aussi pour manger et dormir, une fois seuls à partir de 17/18h. »

scouts en Colombie

2 impératifs incontournables :

1 – Apprendre l’espagnol, puisque tous les échanges se faisaient dans cette langue.

2 – Faire la cuisine eux-mêmes. Ils ont donc surtout mangé à l’européenne, pour ne pas dire en mode étudiant. Mais la profusion de fruits exotiques et de légumes leur a sans doute permis  de mettre un peu la fourchette dans du local .

À noter : en fait de local, ils ont aussi aidé à financer et à développer une école reculée dans la campagne colombienne.

Bilans de scout

En Colombie, Clément reconnaît avoir vécu une expérience dépaysante, avec des situations qui l’ont profondément marqué.

« La vie dans les quartiers est très pauvre, mais très enrichissante sur le plan humain. Et on a pu transmettre les valeurs qui nous tiennent à cœur, ce qui est un véritable accomplissement en tant que Scout. Par ailleurs on a beaucoup appris des enfants, ce qui nous portera à réfléchir et à considérer les choses différemment dans l’avenir. »

Si c’était à refaire ? « Oui, sans problème !« 

des scouts en Colombie

Le Parignarguais en a profité pour tirer en même temps les conclusions de toutes ces années d’implication chez les Scouts, depuis son enfance. À commencer par l’autonomie acquise. Car plus on grandit au sein des équipes de Scouts (des Farfadets aux Compagnons),  plus on prend part à l’organisation des sorties et plus on apprend à se débrouiller seul.

« Personnellement ça m’a apporté beaucoup de confiance en moi car j’ai eu l’occasion d’être acteur dans plein de domaines.« 

Se gérer seul ne lui a donc jamais posé problème, surtout pas quand il est devenu étudiant.

Il met aussi l’accent sur les liens indestructibles qui se créent avec des gens sur qui on peut compter. Et ce sera aussi le cas avec Les Compas d’abord qui ont vécu avec lui cette formidable aventure, bien qu’ils soient pour l’instant disséminés aux 4 coins de la planète.

« En tant que Scout, j’ai intégré des valeurs très fortes de l’existence. On est dans la vraie vie, non pas dans le virtuel et on profite de l’instant présent. C’est ainsi qu’on se forge un certain équilibre. On transmet dans le partage, et ça c’est important aussi. On doit savoir que tous les chefs sont bénévoles et prennent sur leurs congés pour venir encadrer les jeunes.« 

À noter : les Scouts et Guides de France sont ouverts à tous, sans distinction de religion, de race ou de sexe. « C’est mixte, contrairement à d’autres » tient à préciser Clément.

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