L’odeur du raisin flotte à la cave coopérative : c’est l’heure des vendanges
En ce samedi 12 septembre 2020, les vendanges battent son plein à la cave coopérative l’Orée des Lens à Fons. Car du bruit il y en a en effet. Les remorques chargées du raisin fraîchement vendangé dans les vignes alentour se succèdent dans un ballet savamment orchestré, pour décharger leur précieuse cargaison. Et la vis sans fin qui la réceptionne tourne inlassablement afin d’envoyer du sang neuf dans les entrailles de la cave.
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Une fois le jus pressé, à l’extérieur la rafle arrive dans une benne, tandis que dans une autre on s’active pour étaler le marc au fur et à mesure qu’il tombe. Tout cela dans un parfum fruité qui prend aux narines et laisse déjà augurer le précieux breuvage de Dionysos.
Des cépages rouges pour du vin rosé
Cinsault et Grenache noirs sont ce matin vendangés pour produire du rosé. Le ramassage des Merlot pour les rouges suivra dans la foulée. Mais qu’en est-il du verdict de la récolte cette année ?
« La quantité est moyenne en comparaison de l’année passée, mais au niveau de la qualité c’est un bel ensemble ! » indique Saïd le maître de chai de la cave, qui en connaît une grappe sur le sujet et s’exprime « sous sarment« .
Pourquoi une quantité moindre ? À cause des gelées de printemps bien sûr, mais aussi de la sécheresse. Saviez-vous que l’induction florale de l’année précédente détermine la récolte pour celle qui suit ? Or en 2019 elle s’est faite en pleine canicule.
Des vignes assoiffées
Car l’été 2019 restera dans les annales comme une saison battant des records de chaleur avec en outre des vents brûlants dévastateurs en provenance du Mahgreb, cause de souffrance pour la vigne. Quant à la sécheresse, elle semble désormais récurrente. Il est apparemment fini le temps des orages bienfaisants de l’été. « Bien sûr que lorsqu’on met en place l’irrigation dans une vigne, on voit la différence note un viticulteur, mais cela a un coût et ne peut se faire partout ».
En attendant, le raisin 2020 aura un peu profité des 35 mm d’eau de pluie récemment tombés. Et la météo se montrerait encore coopérative dans les jours à venir semble t-il.
Des invités indésirables
Si les viticulteurs acceptent la part d’impondérables liés aux caprices de la nature, ils ont en revanche plus de mal avec les sangliers. Ceux-ci sont devenus leur bête noire au fil du temps. Leur population s’est en effet considérablement accrue et les dégâts qu’ils occasionnent dans les vignes sont « désolants », de la bouche même de certains viticulteurs.
À Fons ils sortent directement du bois des Lens qui borde bon nombre de parcelles. « Selon les endroits il est plus ou moins facile de les chasser explique un vigneron. Or dans les secteurs où ils ne sont pas chassés c’est catastrophique ». Les clôtures électriques ne les arrêteraient pas, quand leurs batteries ne sont pas dérobées.