Saint-Mamert du Gard | Le garde s’en va « qu’on se le dise ! »
échos de
leins gardonnenque
Un œil pour
écouter la région

Un policier municipal remplacera le garde champêtre

« Oyez, oyez braves gens, qu’on se le dise, le garde champêtre prend sa retraite ! « 

Mais à Saint-Mamert nul besoin de roulement de tambour pour annoncer la nouvelle puisque la majorité du village est déjà au courant. L’uniforme bleu caractéristique  et la haute silhouette du garde champêtre qui le porte sont en effet connus comme le loup blanc dans le village.

Et une fois le chat parti, les souris auront-elles enfin la liberté de danser ? Pas sûr car attention, un uniforme peut en cacher un autre quand il s’agit de faire respecter l’ordre !

Il faudra ainsi désormais compter avec le policier municipal Grégory Taillez qui reprend les fonctions de Patrick Aucher à partir du mardi 22 juin 2022.

garde champêtre et policier municipal à Saint-Mamert du Gard

« Franchement je ne regrette rien. Je repars sur une nouvelle vie et je vais pouvoir m’occuper de ma famille. Je suis satisfait du devoir accompli et j’ai de plus la chance de pouvoir prendre ma retraite à 60 ans, vu l’incertitude à ce sujet de l’époque actuelle » indique le garde.

Retour sur une carrière de garde champêtre

Patrick Aucher effectua ses premiers pas de garde champêtre dans la commune le 1er mai 1992. Et il apprécia alors grandement l’accompagnement de la gendarmerie de Saint-Mamert qui le forma à ses débuts. Car c’était encore l’époque où l’on prenait quelques libertés avec la loi, notamment en ce qui concerne les sens interdits et le stationnement. D’ailleurs il n’y avait pas encore de garde en tenue.

Parallèlement à l’évolution grandissante de la population, une signalisation et des règlements accrus se sont mis en place avec les années.  Et ce n’est un secret pour personne que de dire combien le Saint-Mamertois se fit un devoir d’appliquer rigoureusement la loi à la lettre, par la suite.

Ce qui ne fut pas toujours simple bien sûr, ni pour les administrés, ni pour lui-même. Il a régulièrement fallu faire preuve de fermeté, mais aussi d’impartialité sans pour autant oublier l’écoute, face à des usagers pas toujours d’accord avec l’autorité représentée par le garde champêtre.

« Mais je n’ai jamais fait usage de ma matraque et je n’ai comptabilisé qu’une seule poursuite pour outrage durant toute ma carrière. Au final je suis plutôt content des habitants des 2 communes (*) » souligne-t-il avec humour.

Il semblerait selon ses dires que les problèmes sont plutôt causés par les nouveaux habitants ou les travailleurs de passage qui méconnaissent la circulation et le fonctionnement du village.

(*) Parignargues bénéficie par convention de la mise à disposition de l’agent de la commune de Saint-Mamert à hauteur de 5h par semaine.

Souvenirs d’un garde champêtre

À l’image de Jacques Armesto, président de la Fédération des gardes champêtres de France, Patrick Aucher se plaît à dire que ces derniers sont « les yeux et les oreilles des maires ruraux« .

Il est vrai que cette profession est au cœur de la vie d’un village, et dans des circonstances pas toujours agréables ou racontables. C’est la raison pour laquelle il ne dévoilera pas tous ses souvenirs, étant de plus tenu par le devoir de réserve.

Les inondations de 2005 l’ont particulièrement marqué. Il est en effet intervenu en pleine nuit au lotissement du Moulin à Saint-Mamert, tirant les gens de leur sommeil et évacuant sur son dos par la fenêtre des personnes à mobilité réduite, alors que l’eau lui arrivait à la taille. « Ce fut aussi l’occasion de prendre un bon bain de boue. »

« Lors de l’inondation de 2002, je me suis moi-même retrouvé naufragé de la route et je n’ai pu rejoindre Saint-Mamert. Il m’a fallu faire demi-tour et passer la nuit à Nîmes. « 

Les incendies de l’été 2021, à Parignargues puis à Saint-Mamert sont aussi un souvenir « cuisant ».

En cas d’incendie, le rôle du garde champêtre est de surveiller, d’alerter, de guider, de gérer la population et l’arrivée des pompiers.

incendie à Parignargues

Les fêtes votives réclament par ailleurs une préparation gérée en amont par le garde qui doit, la veille du 1er jour, mettre en place des interdictions de stationnement et des déviations.

« Là aussi ce sont de sacrés souvenirs récoltés, qui plus est dans une ambiance de fête qui se prépare. C’est ainsi que chaque année à 16h au jour J, un Saint-Mamertois particulièrement féru de taureaux m’attendait de pied ferme pour m’accompagner. On faisait tous les deux en voiture le tour du village pour barrer les rues et poser les panneaux de déviation. « 

Les cérémonies et commémorations.

L’occasion pour le garde champêtre de revêtir l’uniforme des grands jours.

garde champêtre en tenue de cérémonie

♦ Patrick Aucher intervenait aussi pour préparer les fêtes des écoles  et donnait chaque année un coup de main aux enfants pour décorer le grand sapin de Noël dressé devant le temple.

coup de main du garde champêtre

La prévention routière à l’école. Des années durant, le garde champêtre a encadré les scolaires à l’occasion de cette journée,  avec Richard Mataix, délégué bénévole à la Prévention routière.

« En tant qu’agent, on se porte volontaire et on doit pour cela suivre une formation. »

Le successeur

Grégory Taillez, présenté par Patrick à la population depuis le 1er juin, met en avant quant à lui les nombreux témoignages de reconnaissance exprimés envers ce dernier. Le garde note au passage que le travail en binôme est quelque chose de très appréciable : « on se sent plus en sécurité et c’est plus facile pour certaines interventions. « 

Et qu’en est-il de l’avis du garde sur son successeur ?

« C’est un agent très compétent qui s’adapte bien, je pense que la relève est bonne« . Et de part et d’autre on s’accorde pour dire que l’accueil réservé au nouveau venu est tout aussi bon.

Depuis quelques jours, 2 spécimen de la sécurité de la fonction publique territoriale ont donc conjointement arpenté le territoire, permettant ainsi au policier municipal d’appréhender le travail à venir et de faire connaissance avec les habitants.

  • les garde champêtres sont environ 700 en France, mais leur nombre est en baisse ;
  • les policiers municipaux sont environ 25 000.

Leurs missions sont identiques.

Grégory Taillez a 25 ans d’ancienneté en tant que policier municipal. Il arrive d’Avignon et découvre donc ici une plus grande proximité avec les élus, le personnel communal et les administrés, de même qu’une polyvalence plus importante dans le cadre de ses fonctions.

« Ce changement aura forcément des avantages et des inconvénients, mais il est certain que la diversité des missions qui m’attendent présentera un côté très intéressant » conclut-il.

Saint-Mamert et Parignargues souhaitent une bonne retraite au garde champêtre Patrick Aucher et la bienvenue au policier municipal Grégory Taillez.

Partager

Partagez cet article sur Facebook ou Twitter pour en faire profiter vos amis