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Chez Louis le berger on a mis les brebis en petite tenue

Et voilà comment on déshabille les dames à la chaîne dans la bergerie de Louis Maréchal-Kaszowski le berger à Montignargues. « Mêêêê … Y’a pas d’mais ! Toutes à poil ! » On arrive avec la tignasse en bataille et on repart nue comme un vers, après être passée entre les mains expertes des tondeurs.

Car pour la Saint Valentin 2021, chez Louis et Emma c’était week-end de tonte. On vous enlevait le haut mais aussi le bas. Mais toujours dans le respect des bêtes, car « on les aime et on en prend soin quoi qu’il en soit » précise Louis.

Couple de bergers

La Tonte est une nécessité

Le rythme est soutenu et l’équipe ne chôme pas. Car il faut tenir la cadence. Les bêtes sont empoignées chacune à leur tour et amenées sur l’arrière-train jusqu’aux deux tondeurs. Seulement comme les mémères emmitouflées de laine ne sont pas des poids plume, il faut y aller énergiquement.

Pas de maltraitance pour autant, la preuve étant qu’on n’observe aucune rébellion chez les brebis qui se laissent faire sans problème. On dirait même qu’elles apprécient qu’on s’occupe d’elles de la sorte. À part peut-être les fortes têtes du troupeau qui passeront en dernier.

« Elles ont l’habitude de la tonte, explique Louis, seules les jeunes de l’année peuvent montrer un peu de stress« . Une fois dans la file d’attente, c’est l’occasion pour l’équipe de repérer les petits bobos et les éventuels problèmes.

Mais pourquoi tondre les moutons ? Surtout parce que c’est nécessaire pour leur bien-être et leur santé.

Au fur et à mesure du week-end, 400 bêtes seront débarrassées de leurs doudounes. Tête en bas et mamelles en l’air la position est peu flatteuse le temps de leur rectifier la permanente et de les mettre en petite tenue. Mais l’intervention est rapide. Car les tondeurs sont concentrés et ont le geste sûr malgré la pénibilité et la répétitivité de la tâche.

Et si petite coupure rouge il y a sur le blanc pelage, la trousse à pharmacie n’est pas loin.

Tonte de moutons

Une minute à peine suffit à libérer les brebis, qui rejoignent alors les copines aussi dénudées qu’elles. À poil n’est d’ailleurs pas le terme exact puisque, histoire peut-être de ne pas traumatiser les plus pudiques, on leur laisse 1 cm de poil sur le corps. C’est ce qu’autorise la tonte au sabot (qui permet de régler la hauteur de la coupe).

Mais il s’agit surtout de contribuer à les préserver du froid en ce mois de février, le temps qu’elles se refassent une indéfrisable. En attendant, elles coucheront à la bergerie chaque soir. Et dans la journée elles se rempliront la panse sur la colline juste derrière.

La tonte pour spectacle

Les agneaux sont aux premières loges pour assister au spectacle en attendant leurs mères et en les appelant. De temps en temps ils se risquent jusqu’à l’enclos où elles sont parquées après avoir pris leur ticket.

Doux comme un agneau, Éros le cheval patiente sagement au milieu du régiment confiné de celles déjà déshabillées. Car il est exempté de la coupe réglementaire. Et les Patous « en perm » en profitent pour piquer un petit roupillon.

« Encore une belle journée » conclut Louis, le roi de la bergerie, qui trône sur son tas de laine en surveillant les opérations. La laine partira dans une filature.

Berger assis sur un tas de laine

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