Des élus en recherche de stratégie pour écarter le projet éolien du massif des Lens
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Une réunion a eu lieu à Montagnac

« Ce projet est totalement aberrant. Nous ne sommes pas contre l’éolien, mais contre des éoliennes dans le bois des Lens où il est question de dénaturer toute une zone dans ce but. Faire du renouvelable soit, mais pas à n’importe quel prix, en débroussaillant 150 hectares au minimum, en coupant des arbres et sans tenir compte de l’incidence sur la biodiversité, sur la pollution de la nappe phréatique (qui alimente en eau potable plus de 10 000 personnes autour du bois), ni sur la difficulté d’intervenir en cas d’incendie.« 

Des élus de Montignargues, Mauressargues, Montagnac, Montpezat, Sauzet, Fons, Vic-le-Fesq et Saint-Mamert se sont retrouvés à Montagnac le jeudi 11 mai pour débattre des mesures à prendre afin de lutter contre le projet éolien dans le massif des Lens.

« D’autant plus que nous savons pertinemment que d’autres éoliennes suivront si l’avis est favorable » ont-ils fait remarquer.

À noter : la présence de Serge Rouvière premier adjoint à la mairie de Saint-Mamert mais également président du Syndicat mixte Lens-Pignèdes opposé au projet, ainsi que celle d’une représentante du Collectif d’associations pour la défense du bois des Lens.

Le sentier sera détruit pour installer les éoliennes

Ce sentier sera élargi et largement débroussaillé de part et d’autre pour permettre l’accès au chantier

Une enquête publique programmée

Le point a été fait sur la situation, après la rencontre en Préfecture du Gard entre le secrétaire général Bernard Loiseau et une délégation de 3 élus représentant les communes opposées au projet.

Par défaut le bois des Lens a été identifié par les services de l’État comme une zone relativement favorable à l’implantation d’éoliennes, mais sans tenir compte de l’augmentation du risque d’incendie induit par la présence de ces dernières dans le massif.  Un risque pourtant reconnu par le Conseil d’État.

D’autant plus que les préfets de régions seraient désormais détenteurs d’une feuille de route les « incitant » à développer les énergies renouvelables sur leur territoire (avec ou sans éoliennes). Une volonté clairement affichée de l’État.
Une consultation devrait d’ailleurs avoir lieu au niveau des collectivités régionales afin de faire remonter les zones propices aux projets éoliens.

Or depuis 6 ans la commune de Moulézan fait valoir un tel projet pour le bois, en partenariat avec le groupe Total Énergies.

Mais les défenseurs des Lens continuent de dénoncer cette éventualité,

En septembre 2022, un courrier signé par les 2/3 des maires des communes ayant pied sur le massif (membres du Syndicat mixte Lens Pignèdes) a ainsi été adressé à la préfète du Gard, signé également par le député de la 5ème circonscription du Gard Michel Sala, par le sénateur du Gard Laurent Burgoa et par la conseillère départementale Françoise Laurent-Perrigot.

Une enquête publique devrait être lancée en septembre 2023, qui durera 30 jours et qui sollicitera toutes les communes dans un rayon de 6 km autour du projet.

« C’est là qu’il faudra se faire entendre et ne pas hésiter à se déplacer en nombre à la rencontre du commissaire-enquêteur, quitte à le conduire sur les lieux où il est prévu de mettre les éoliennes. Car si Montagnac, qui bénéficiera d’une vue imprenable sur les éoliennes est certes concerné, il n’est pas le seul. Un incendie dans le bois et nous grillons nous aussi » ont fait observer quelques élus.

Le recours au photovoltaïque, la solution ?

Le photovoltaïque s’est également invité au cœur de ces débats, « même si il ne serait pas sans poser de problèmes non plus« .

Pour être force de proposition dans le domaine de la transition énergétique malgré leur opposition à un projet éolien (puissance installée de 11 mégawatts), les élus présents se sont engagés à recenser dans les communes les surfaces susceptibles d’être couvertes de panneaux photovoltaïques :

  • sur foncier communal exclusivement
  • de façon à atteindre une production d’énergie similaire à celle des éoliennes

L’objectif mentionné sur la feuille de route des préfets concernerait en effet toutes les énergies renouvelables confondues.

Les élus ont donc émis le souhait de voir chacune de leurs communes se pencher sur ses propres projets photovoltaïques (déjà réalisés, en cours ou potentiels) et les faire remonter.

Car la pose de panneaux solaires pourrait être la solution face à ce projet éolien, à condition de s’y mettre ensemble, en créant un syndicat par exemple et en réfléchissant à la façon optimale de les placer (ce qui signifie de préférence  sans mitage et sur des zones déjà anthropisées).

Plusieus possibilités on été évoquées  :

  • ombrières sur les parkings,
  • toits municipaux,
  • anciennes décharges,
  • carrières désafectées,
  • etc.

« Il serait donc nécessaire d’arriver à cartographier les projets de façon à en connaître la surface et la capacité de production » a expliqué Serge Rouvière. Il se chargera de centraliser la synthèse des possibilités d’accueil photovoltaïque que chaque commune est invitée à rédiger sous un mois.

L’adoption d’une stratégie

Tous d’accord quant à l’urgence, les élus ont donc décidé d’agir simultanément et rapidement sur 2 objectifs :

1 – faire remonter les projets photovoltaïques

2 – se mobiliser contre le projet éolien

Diverses actions à mener devraient être adoptées :

  • la rédaction d’une pétition en ligne, et d’une pétition papier à déposer dans les commerces ;
  • des banderoles placées en bordure des axes routiers, au niveau des ronds-points et à l’entrée des DFCI ;
  • des réunions publiques organisées dans chaque village pour informer, débattre, sensibiliser et inciter les gens à s’exprimer lors de l’enquête publique ;
  • des actions coups de poing menées par les élus pendant cette même enquête publique ;
  • une prise de contact avec les médias ;
  • recourir aux services d’un avocat spécialisé avant même la décision de la Préfecture.  » De toute façon, si l’avis est défavorable, Total attaque. Mais si l’avis est favorable c’est nous qui attaquons » ont indiqué les élus.

À noter : depuis le début, l’arrêté du Conseil d’État pointe du doigt le retard des moyens aériens en cas d’incendie (du fait de la zone d’exclusion autour des éoliennes) et qui ne seraient pas compensés par les moyens terrestres. Ce qui est particulièrement important.

Une autre réunion entre élus sera très prochainement fixée.

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