SAINT-BAUZéLY | Des troupeaux dans les vignes
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l’herbassier déplace en permanence ses brebis

C’est fou ce qu’elles ont la cote les brebis de Louis Maréchal-Kaszowski. Quand elles ne sont pas suivies par un troupeau de bipèdes, elles ont dans les pattes une foule d’échassiers. Il faut dire qu’elles sont très populaires car elles font partie du décor.

On les repère de loin, reconnaissables entre toutes, car toujours en compagnie d Éros le cheval blanc. On est habitué à les apercevoir dans les vignes, comme en ce jour d’octobre à Saint-Bauzély. Mais pourquoi donc faire paître son troupeau dans les vignes ?

Troupeau de brebis

Brebis et nettoyage, l’accord parfait

Louis est un éleveur herbassier, autrement dit un paysan sans terre. Il possède simplement son troupeau. Le faire pâturer dans les vignes est une pratique qui constitue un échange de bons procédés avec les propriétaires. C’est du donnant-donnant et les avantages de l’éco pastoralisme sont nombreux, car les brebis ne font pas que se transformer en tondeuses à langues :

  • l’herbassier nourrit son troupeau avec de l’herbe gratuite,
  • le propriétaire du terrain est dispensé de passer le tracteur pour désherber, ce qui signifie du travail en moins mais du temps en plus pour lui,
  • les brebis nettoient et enrichissent la terre naturellement car leurs excréments sont source d’ engrais,
  • la biodiversité locale est préservée (insectes, oiseaux, fleurs, etc.),
  • l’impact environnemental est proche de zéro (absence de gaz d’échappement, de bruit, de déchets, de traitement chimique,  etc.)

Rajoutons que ces mêmes tondeuses à langues ne tombent pas en panne, ne connaissent pas la pause syndicale et sont auto-rechargeables en énergie 100% renouvelable.

Pour les vignerons c’est l’occasion d’acquérir de nouvelles méthodes de travail, avec une manière différente d’entretenir les vignes. De plus, l’éco pastoralisme leur permet aussi de valoriser leur image auprès des consommateurs qui surfent de plus en plus sur la vague du bio et de l’écologie.

À noter : il est rare aujourd’hui de s’installer comme herbassier. Car désormais les bergers sont en majorité propriétaires de leurs terres ou nourrissent le troupeau à la bergerie. C’était par contre très courant autrefois. L’herbassier conduisait son troupeau de village en village, l’herbe disponible décidant de ses déplacements.

les brebis de louis voient du pays

Louis s’est installé à Montignargues en 2017, sollicité par un viticulteur. C’est ainsi qu’il a commencé à exercer son métier d’herbassier.

Puis le bouche à oreille a fait le reste. Désormais réclamé par plusieurs exploitants viticoles son troupeau broute 300 Ha d’herbe par an, entre Saint-Bauzély, Montignargues, La Rouvière et La Calmette.

Toujours suivi de fidèles hérons garde-bœufs.

Transhumance hivernale

Et pour la 1ère fois cet hiver une partie de ses bêtes ira aussi manger l’herbe dans des vignes de Moussac, à la demande de la cave coopérative du village. C’est ainsi que pendant 3 mois les 300 brebis destinées à faire l’agneau au printemps seront délocalisées à quelques km de leurs lieux de villégiature habituels.

aux petits soins pour ses brebis

Pendant ce temps, le reste du troupeau passera l’hiver du côté de Saint-Bauzély (soit environ 100 brebis).
Il faut dire que ces dames auront déjà fait l’agneau puisqu’elles sont en pleine délivrance en ce mois d’octobre. Elles bénéficient d’ailleurs au fur et à mesure d’un petit séjour à la bergerie, à Montignargues, « le temps de mettre bas dans de bonnes conditions » selon le berger.

planning des naissances en 2 temps

Chez Louis Maréchal Kaszowski il y a les nouveaux nés de l’automne et ceux du printemps. Le contrôle des naissances est affaire de professionnel. Chacun son métier, c’est ainsi que les moutons sont bien gardés.

Cheval et héron garde bœuf

Quant à Éros il sera également du voyage à Moussac. En attendant il continue d’affiner son mimétisme avec le troupeau qui l’entoure. Car oui, Éros se prendrait pour un mouton. Il lui resterait à apprendre à bêler pour faire définitivement partie de la famille des ovins.

Contact Louis Maréchal-Kaszowski 06 19 65 17 79

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