Dions | Rencontre avec des rebâtisseurs du passé
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Le vieux lavoir fait toilette

Certaines municipalités n’hésitent pas à se pencher sur leur  patrimoine afin de le préserver. Car faute de soins ce dernier disparaît inéluctablement avec les années qui passent.  Ainsi Parignargues s’occupe de son horloge, tandis que le vieux moulin à vent de La Calmette va bientôt reprendre du service.

Et l’eau a eu le temps de couler sous les ponts depuis le temps où les lavoirs étaient de première nécessité tout en étant des hauts lieux de convivialité. Témoins d’une époque révolue, ils constituent souvent aussi des petits bijoux du patrimoine bâti de nos villages du Gard, où l’ingéniosité pour tirer parti de l’eau qui s’écoule naturellement est à elle seule source d’émerveillement.

Dions ne fait pas exception à la règle. Le site de son lavoir est installé sur l’aire de la Braune, en bordure de la rivière du même nom. Abandonné et oublié comme tant d’autres, le lavoir de la commune va retrouver une seconde jeunesse car des travaux de restauration sont en cours.

Un patrimoine oublié

Le lavoir de Dions va être restauré. Source de la photo

Du vent pour sécher la lessive

Ce lundi 22 mars aurait pu être jour de grande lessive pour les lavandières dionsoises d’antan. Car il aurait suffi de pendre le linge entre 2 platanes pour que le vent déchaîné ne le sèche en moins de temps qu’il n’en faut pour le laver !

« C’est vrai que j’adore travailler en plein air fait remarquer Céline qui encadre ce matin l’équipe sur le terrain, mais ça fait 10 jours que ça dure et c’est un peu pénible. » Difficile en effet d’être dans des conditions optimales sur ce chantier de rénovation. Entre les bourrasques et les tourbillons de poussière, la capuche est de rigueur.

La capuche protège du vent

Mais il en faut visiblement plus pour perturber le travail d’embellissement et de réaménagement du lieu, car on continue de  charrier des pierres et de jouer de la truelle.

Restauration de patrimoine

Un patrimoine préservé par la commune

L’ancien lavoir aurait pu disparaître. Mais des élus se sont mobilisés pour préserver le site de ce patrimoine dionsois qui date de 1886, et où les langues devaient aller aussi bon train que les coups de battoir.

Restauration de patrimoine

L’endroit a été nettoyé et les bassins vidés avant d’attaquer la mise en valeur et la sécurisation menées par le Syndicat mixte des Gorges du Gardon.

Un Syndicat gardien du patrimoine

C’est à Russan, hameau de la commune de Sainte Anastasie, que se trouve le Syndicat mixte des Gorges du Gardon.  Ce dernier a pour mission, entre autres, de se préoccuper du patrimoine bâti et culturel « emblématique » tout au long de la rivière afin de le mettre en valeur et de le protéger.

  • Restaurer des capitelles.
  • Remonter des murs en pierre sèche.
  • Créer des lavognes.
  • Nettoyer, débroussailler.
  • Etc.

Le Syndicat mixte est administré par un comité syndical comprenant des représentant(e)s élu(e)s des 10 communes adhérentes, ainsi que du Département du Gard. Il s’attaque donc à des chantiers divers et variés où « restauration rime avec insertion ou réinsertion ».

C’est ainsi qu’à Dions 2 équipes de 6 agents et 2 encadrants interviennent sur le lavoir. Elles se relaieront tout le temps que dureront les travaux. Tout cela sous l’égide de la cheffe de chantier Magali Bauza et de son adjoint Eddy Morel, techniciens du Pôle patrimoine bâti et pierre sèche du Syndicat mixte des Gorges du Gardon.

Céline l’intérimaire bénéficie  depuis un an d’une formation en maçonnerie dispensée par Eddy Morel. Elle vient s’ajouter à ses connaissances en matière de pierre sèche.
« En un an j’ai appris énormément de choses et je me  régale, j’adore ça. »

Restauration de patrimoine

Céline (à dr.) se forme aussi à la maçonnerie.

Car pour être un rebâtisseur du passé en remettant à neuf des constructions, il faut être polyvalent. Sur l’aire de la Braune, tout est décroûté pour remettre la pierre à nu avant de rejointer. Les petits murets aux alentours du lavoir reçoivent donc le même traitement.

Le lavoir ne retrouvera pas sa fonction initiale mais Céline est satisfaite malgré tout car « il vaut mieux restaurer le patrimoine que de le détruire.« 

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