La gigantesque crèche de Cathy et André, dingues de santons
Dans la petite église de Parignargues il y a la crèche animée de l’abbé Jeanjean, construite il y a plus de 70 ans. Elle attire chaque année des milliers de visiteurs. Mais à quelque pas de là, plus confidentielle, une autre crèche s’installe aussi à l’approche de Noël. Car Cathy et André Clément mettent en scène des centaines de santons, pour leur propre plaisir avant tout et dans une ambiance qui sent bon la Provence d’autrefois.
Les santons de Madame
Cathy et André sont des passionnés et des collectionneurs dans l’âme. À commencer par les vieilles voitures. C’est ainsi qu’André le garagiste a fondé l’association Les Vieilles Bielles Gardoises en Péril.
Mais l’environnement du couple regorge par ailleurs d’un bric-à-brac hétéroclite, accumulé au cours du temps et de leurs expéditions dans les vides greniers ou les foires à la brocante : vieux moulins à café, phonographes, postes TSF, lampes à pétrole, petites voitures, etc.
Cathy est la spécialiste des santons. Sa petite famille, qui s’agrandit chaque année, compte désormais plus de 1200 sujets. Dans une pièce de la maison réservée à cet usage, la crèche s’étale sur 5 niveaux.
Sagement rangé dans des vitrines durant des mois, tout ce petit monde ressort prendre l’air à l’approche des fêtes de fin d’année. « L’autre crèche de Parignargues » assure alors elle aussi le spectacle pour quelques visiteurs privilégiés.
« Ça fait plus de 30 ans que je me régale à mettre cette crèche en place. Petite j’ai vu ma mère le faire. C’est certainement de là que vient ma passion. »
Un spectacle bien vivant
Les oreilles résonnent presque de l’agitation palpable produite par la foule des santons, pourtant immobiles et silencieux. C’est ce qui fait le charme de cette crèche « inanimée » de Parignargues. Car le visiteur peut sans peine imaginer les rires, les conversations, les interpellations, la musique, les bruits des vieilles machines. Bref, le quotidien de toute une population de la Provence d’autrefois qui revit. Les yeux ne savent où se poser tant le spectacle est énorme. Avec des détails et un décor créé par Cathy et qui contribuent à en faire la richesse.
Il faut dire qu’elle passe une grosse semaine à mettre tout en place. Alors, forcément, l’enfant Jésus est mis d’office dans sa paille, bien avant la date du 25 décembre. Impossible sinon d’accéder ensuite à l’étable, tout au fond et tout là-haut sur la montagne. Ou alors en utilisant un drone pour survoler la masse compacte des santons.
À ce rythme il faudra bientôt envisager d’agrandir les murs. Puisque c’est toute l’année que Cathy et André écument les vide-greniers, puis les marchés de Noël et les foires aux santons. « On est tentés par les nouveautés bien évidemment. On déniche 4 ou 5 nouveaux santons à chaque fois. »
Ces infatigables chineurs recherchent aussi tout un tas d’objets miniatures pour rendre le décor encore plus réaliste, comme des poteries, des animaux ou des légumes. Mais aussi des constructions « en dur »: maisons, murets, ponts, etc.
Le maître des lieux a lui aussi été façonné dans l’argile. Le reconnaîtrez-vous ?