La Calmette | Sergio guitariste et caricaturiste
échos de
leins gardonnenque
Un œil pour
écouter la région

Les 2 cordes à l’arc de Sergio Vallejo

Sergio Vallejo est en France depuis 27 ans et à La Calmette depuis 16 ans. Mais comment ce fameux guitariste et caricaturiste a-t-il fait pour poser ses valises si loin du Honduras, son pays natal ? Grâce à l’amour, tout simplement. Car son chemin croisa un jour là-bas celui de Claudine la petite Française qui avait lié son métier de professeur à son goût pour les voyages, en venant enseigner dans un lycée franco-hondurien.

Et une fois constatée l’envie commune de découvrir le monde (Claudine a voyagé en Afrique et en Amérique, et Sergio a vécu une année en Suède), la passion pour la musique et le chant a fait le reste. Puisque Claudine venait assister aux concerts que donnait Sergio avec son groupe America al Trasluz et chantait en cœur avec lui dans la chorale de Universidad Autónoma de Honduras, où ils se sont vraiment connus.

Voilà donc un Calmettois qui, avec talent, gratte les cordes de sa guitare tout en chantant admirablement. Et pas que ! Puisqu’il a aussi un sacré coup de crayon de caricaturiste !

Portrait d’un musicien latino

« La musique est d’abord un plaisir, je n’ai jamais essayé d’en faire une profession et je joue depuis toujours surtout parce que j’aime ça. Devenu webmaster en 2003,  je n’envisageais pas de passer tout mon temps devant un écran. Du coup la musique (comme la caricature) me permet de me ressourcer tout en faisant de belles rencontres. »

Difficile en effet de passer à côté de la musique quand son propre père a fait partie d’un « Trio » (groupe de 3 musiciens-guitaristes qui accompagnent de leurs 3 voix).

Les Trios comme celui de Los Panchos étaient célèbres dans toute l’Amérique latine. Un Trio chante essentiellement des sérénades et des mélodies romantiques.

Sergio a donc été initié à la musique dès son plus jeune âge, sous la baguette d’un père passionné qui a aussi appris à ses fils à chanter.

« De ce fait la musique m’a toujours accompagné et elle m’a beaucoup apporté, y compris en France puisque dès mon arrivée j’ai passé des annonces et j’ai trouvé des gens pour jouer avec moi. »

musicien guitariste

C’est ainsi que le groupe Cusuquita s’est créé un jour, composé de musicos des environs qui sont bien entendu devenus « des copains d’abord. »

  • Patrice Hillier de Laudun à la batterie ;
  • Juanito Esteves de Nîmes à la guitare ;
  • Jean-Marc Pons de Gajan au saxo ;
  • Sergio Vallejo de La Calmette à la basse.

La plupart des compositions sont originales, avec des chansons créées par Sergio ou par des amis du Honduras.

« La France est un mélange de cultures où les identités sont mélangées. Je me sens Français mais je sais que je suis né ailleurs. Je ne peux l’oublier car cela a aussi un impact sur ma musique, forcément. Puisque selon l’endroit d’où l’on vient, on est imprégné de celle qu’on a l’habitude d’entendre, et sa propre musique semble être l’évidence pour tous. Et puis on s’aperçoit, après avoir quitté son pays, que ce n’est pas le cas. C’est avec cette prise de conscience, depuis que je suis ici, que j’ai appris à apprécier la musique de là-bas. »

Sergio, élevé aux rythmes latinos, aime beaucoup les chansons instrumentales. Il joue essentiellement des mélodies avec de l’improvisation, style latin jazz. Autrement dit une musique « syncopée » où l’on suspend le rythme, contrairement aux rythmes binaires à 4 temps auxquels sont habitués les Européens qui en sont du coup « fascinés ».

La syncope est un rythme puissant, où le corps tout entier veut bouger et danser. On la trouve aussi en Europe de l’Est. Mais c’est difficile à jouer pour qui n’a pas été bercé par elle. C’est pour cela que Sergio traite amicalement de « gringos » ceux qui n’ont pas comme lui, côté musique, l’Amérique latine dans la peau.

La musique de Cusuquita n’est pas une « musique de foire. » Elle est agréable à écouter dans des concerts privés par exemple, faite pour des gens qui veulent se retrouver. Mais c’est aussi une excellente source d’ambiance dans les fêtes familiales ou les meetings d’entreprises.

Et quand il s’agit de faire le bœuf en improvisant sur scène, Sergio répond présent.

« La musique m’a fait rencontrer des gens bien, j’ai vécu de très belles expériences grâce à elle. »

Portrait d’un caricaturiste

Et quel lien y a-t-il entre la guitare et la caricature ? Aucun à première vue, si ce n’est les rencontres et les échanges de vie. Mais c’est aussi une corde supplémentaire à l’arc de Sergio, autrement dit une autre expression de sa fibre artistique.

« Le français était la langue des bouquins techniques dont mon père se servait pour son travail. Car il est spécialisé en eau potable et assainissement et il devait donc les traduire. Il s’était ainsi familiarisé avec la culture française qu’il apprécie beaucoup. Et comme c’est un amateur de BD, il collectionnait les Astérix, les Lucky Luke, les Mad (mensuel satirique des USA), les Mafalda (BD de l’Argentin Quino) qui passaient de main en main à la maison. Mon père est par ailleurs  féru de caricatures, il en a toute une collection à la maison, en particulier des caricatures de lui-même. Cet environnement dans lequel j’ai baigné enfant explique peut-être mon goût pour le dessin en général. Car je suis un fan de caricature, de dessin de presse et de BD depuis toujours. »

Sergio se souvient avoir commencé en faisant des cartes d’anniversaire, entre autres. Puis, pris par la passion de la musique, il a quelque peu délaissé son crayon. Pour le reprendre de façon régulière une fois installé en France. Ainsi, à une certaine époque, dans le train qui le conduisait chaque jour à Montpellier, il croquait discrètement les passagers qui devenaient quelquefois ses amis. Car oui la caricature créé des liens.

Caricatures de Sergio Vallejo

Devenir Croque-vie

En 2015 il décide de devenir dessinateur caricaturiste à temps plein.
Et depuis il croque des bobines à la chaîne :

  • sur des faire-part en tout genre ;
  • sur des menus pour les restaurants ;
  • sur des affiches ;
  • dans des mariages, où il tire le portrait de gens qui tirent parfois la gueule, « il n’y a pas mieux pour mettre de l’ambiance et briser la glace. Au début les gens n’osent pas, mais quand c’est parti, je peux dessiner pendant 8h d’affilée »
  • dans des anniversaires, « comme pour les mariages, rien de tel pour mettre de l’ambiance que de faire la caricature des gens, c’est la rigolade assurée »
  • pour des réunions d’entreprises, où il fait des synthèses graphiques de conférences (en dessinant, sur la même feuille, la représentation des sujets abordés) ;
  • pendant des séminaires où, crayon en main il dessine non-stop de drôles de « clins d’œil » en prenant les participants ou les circonstances pour modèles ;
  • etc.

« Le dessin caricatural est un support très intéressant pour la comm’ mais également pour créer rapidement du lien. C’est une activité agréable et je fais cela car j’aime aussi rencontrer des gens. »

caricature
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Croquer de concert

Il arrive aussi à Sergio de se mesurer à des collègues dessinateurs caricaturistes dans de grands évènements rassemblant bon nombre de fans de la caricature et/ou du dessin de presse.

  • A quelques kilomètres de Limoges, chaque année depuis 40 ans, un groupe d’irréductibles Gaulois organise le festival du dessin de presse et de la caricature de Saint-Just-le-Martel. Ce festival réunit en temps normal près de de 200 dessinateurs du monde entier. Il dure 2 semaines avec des ateliers et des expos (certaines permanentes). Il est le plus grand festival au monde du dessin de presse et de la caricature. Sergio est invité à ce festival depuis 2018.
  • Il est par ailleurs membre de l’association de dessinateurs France Cartoons dont le but est de « permettre à ses membres de mieux communiquer et de défendre la liberté d’expression par le dessin.» Les membres de France Cartoons sont invités chaque année au festival de Saint Just le Martel.
  • Le Calmettois fait aussi partie de l’association Cartooning for Peace, créée par le journaliste dessinateur Plantu et Kofi Annan, prix Nobel de la Paix et ancien Secrétaire général des Nations Unies, pour protéger la liberté d’expression des dessinateurs de presse.
  • Un festival très populaire en France est celui de l’Estaque à Marseille, qui se fait depuis 10 ans en pleine rue devant le Vieux Port en présence d’une cinquantaine de dessinateurs.
  • Les Jeudis de Nîmes sont l’occasion pour le caricaturiste de se transformer en marchand. «C’est une autre ambiance, mais sympa aussi
caricaturistes

Sergio et ses copains dessinateurs

Ce n’est que du bonheur de participer à des manifestations en public, puisque ça permet en plus de retrouver des copains et parfois de marier sa passion pour le dessin avec celle de la musique.  C’est ainsi que pour la 40ème édition de Saint-Just il a joué avec le dessinateur et musicien brésilien Bonfilm, qui participe aussi au festival.

Sergio s’intéresse également à l’actualité car le dessin humoristique (satirique) est un moyen d’expression très riche qui permet, comme une caricature, de mettre en évidence par l’humour ou la réflexion, des facettes de notre société. Il serait ravi de travailler avec des journaux ou des publications pour suivre l’actualité ou faire des illustrations.

Suivez-le sur twitter ou sur facebook où il publie régulièrement ses dessins.

Contact : 07 78 87 57 39 / 04 66 59 24 12

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