Saint-Geniès de Malgoires | Des composteurs pour recycler et se rencontrer
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Comment gérer les biodéchets

Pourquoi une aire de compostage partagé ? À Saint-Geniès de Malgoirès, un composteur collectif vient d’être installé avec le concours de Nîmes Métropole. L’objectif est double : réduire le volume des ordures ménagères d’une part et créer du lien d’autre part.

Le Compostage, un projet fertile

Nathalie Copetti est conseillère municipale à la mairie de Saint-Geniès, déléguée à l’environnement et au développement durable. Tout comme Corinne Rouy-Bort, son binôme pour ce projet qui vient de voir le jour.

« L’environnement a toujours été mon dada. Dans le cadre de Amphore* je me suis intéressée au compostage individuel en faisant intervenir des animatrices de l’Agglo de Nîmes. Est né alors le projet de proposer l’installation sur la commune de composteurs collectifs » explique Nathalie.

*L’association Amphore travaille à préserver le patrimoine et l’environnement locaux.

Nathalie Copetti

Durant un an des échanges ont donc eu lieu avec le pôle prévention des déchets de Nîmes Métropole. « Lorsqu’on sait que les déchets organiques représentent 30% des poubelles de la population, il m’a semblé judicieux de mettre à disposition au cœur du village tout ce qu’il faut pour permettre le compostage« .

C’est ainsi que le vendredi 2 avril 2021 à Saint-Geniès, l’Agglo inaugurait sa première aire de compostage partagé sur le territoire de Leins Gardonnenque.

Nîmes Métropole a financé les bacs et l’affichage et accompagnera la démarche pendant une année.

À noter : ce genre de projet est censé essaimer sur tout le territoire. Pour obtenir des composteurs il suffit aux communes d’en faire la demande à l’Agglo. C’est ce qu’ont déjà fait Saint-Dionisy et Saint-Côme mais dans un contexte différent puisque les composteurs sont en dehors des villages. Celui de Saint-Geniès est le premier à être installé au centre.

« Nous sommes en train de réfléchir à d’autres emplacements potentiels. Car il est logique que les bacs soient installés à proximité des habitations pour permettre aux gens de s’y rendre facilement et régulièrement. Cela contribuera à impliquer un maximum de personnes dans la prise de nouvelles habitudes ».

L’art du compostage en bref

À Saint-Geniès on met donc les choses en place pour donner une nouvelle vie aux déchets organiques. Ils permettront d’obtenir un terreau de bonne qualité, utile aux jardiniers amateurs et aux agents communaux qui s’occupent d’embellir le cadre de vie.

Le compostage c’est faire entrer les déchets de cuisine « dans un cercle vertueux ». Car on apporte et on récupère, la boucle est ainsi bouclée.

Des bacs en bois et sans fond ont donc été placés à proximité du vieux centre et de l’axe principal des Boulevards.  « Ils doivent reposer sur un sol non goudronné. Sinon le développement des micro organismes ne serait pas possible« .

  • Les micro organismes commencent le travail de décomposition une fois qu’ils se sont développés.
  • Les macro organismes prennent ensuite le relais, telles les larves de cétoines.
  • Au bout de 6 mois, la décomposition étant bien avancée, on récupère la matière obtenue.
  • Puis on la transfère dans un autre contenant où elle finira de se transformer en compost.
Compostage

Bien composter en 3 bacs

Le compostage c’est aussi l’équilibre permanent entre les matières humides (épluchures de fruits, de légumes, etc.) qui apportent de l’azote et les matières sèches (broyat, carton, etc.) qui apportent du carbone.

Dans ce but à Saint-Geniès 3 bacs ont été installés.

Un 1er bac pour les déchets organiques

 

  • On demande éventuellement à la mairie un « bio-seau » pour y transporter ses déchets de cuisine.
  • On n’y met ni pain, ni viande, ni fromage.
  • On peut y mettre les sachets de thé, le marc et les filtres du café, des restes de riz ou de pâtes.
  • Quelques poignées d’herbe verte sont aussi acceptées.
  • On peut y ajouter à l’occasion de petits  morceaux d’agrumes.

Nota bene : un aérateur de compost intégré au bac permet d’aérer régulièrement le contenu lorsque ce dernier prend du volume. Les organismes vivants travaillant à la décomposition seront ainsi préservés en cas de forte chaleur.

Bac de compostage

Un 2ème bac pour le broyat

 

Le broyat sec (broyat de branches) est ce qu’on nomme la matière « brune ». Mélangé pour une part de 50 à 60% à la matière « verte » du 1er bac, il permet la régulation de la quantité d’eau et la circulation de l’air.

Important : recouvrir chaque apport de matière dans le 1er bac avec une pelletée de broyat.

L’acquisition d’un broyeur pour la commune est à l’étude, toujours avec la participation de l’Agglo. Le broyat de la taille des espaces verts par les employés communaux sera ainsi recyclé en contribuant au compostage, plutôt que de finir à la déchetterie. Ce broyeur pourrait aussi être mis à la disposition des habitants.

Bac de compostage

Un 3ème bac pour la maturation

 

C’est l’endroit où le compost se transforme tranquillement en terreau, après que le contenu du 1er bac y a été transvasé.

Surtout ne pas y déposer de déchets !

Il faut compter une grosse année pour obtenir le terreau prêt à être utilisé. Cela dépend de la météo, de la quantité et des types d’apports.

Bac de compostage

Le principe est relativement simple, mais n’en demande pas moins un minimum de surveillance pour le bon déroulement des opérations.

C’est ainsi que chaque zone équipée de composteurs devrait bénéficier de la présence d’un élu référent formé au compostage. Son rôle sera de conseiller tout en suivant le processus.

Recycler ses déchets organiques chez soi

Déchets de cuisine

Pour la somme de 20 Nîmes Métropole met par ailleurs à disposition de quoi faire son compostage perso chez soi avec un composteur de jardin individuel ou un lombricomposteur.

Pour info : le lombricomposteur, de la taille d’un tabouret, trouve sa place en appartement. À l’intérieur, passant de tiroir en tiroir, de petites bébêtes sont au travail pour préparer le lombricompost qui sera utile pour enrichir les plantes vertes. D’autre part, en récupérant le lombrithé qui s’écoule naturellement par un petit robinet placé au bas du composteur, on obtient un excellent engrais pour booster ces mêmes plantes.

Tout le monde a donc la possibilité de réduire ses déchets, même en vivant en appartement. Le plus difficile dans l’histoire ? Avoir peut-être conscience qu’on abrite sous son toit une très grande famille de lombrics.

Composter dans la convivialité

À Saint-Geniès de Malgoirès on se retrouve déjà autour du jardinage, notamment au jardin pédagogique l’Ortalet grâce à l’association Temps Libre. Comme lors de cette initiation à la permaculture dispensée par Ann il y a quelques mois.

François qui supervise l’Ortalet est devenu jardinier par passion. Il sème aussi des graines de convivialité dans la région Leins Gardonnenque.

L’aire de compostage récemment inaugurée est appelée elle aussi à favoriser le relationnel en créant du lien. Elle devrait rapidemment devenir le dernier salon où l’on cause entre voisins. Réduire les ordures ménagères deviendra l’occasion de se rencontrer, pour parler jardin et pour suivre l’évolution de la fabrication du terreau.

De plus, outre le fait de se retrouver en portant les épuchures de leur soupe aux légumes, les Mediogozins et les Mediogozines seront régulièrement conviés à des « Café-Compost ». Ceux-ci seront organisés 3 fois par an environ. Lorsqu’on tranfèrera le contenu du 1er bac dans le 3ème pour qu’il y achève sa maturation par exemple.

De l’appropriation par les habitants de cette nouvelle pratique dépend donc le succès du compostage collectif. Mais Nathalie est confiante, même si elle estime qu’un temps d’adaptation est nécessaire.

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