Une marche pour informer
Ils étaient une bonne trentaine à se retrouver au matin du 6 juin 2022 à proximité du village de Montagnac, et à se diriger ensuite vers les lieux désignés pour implanter 5 éoliennes, dans le bois des Lens.
Organisée par le Collectif d’associations pour la défense du bois des Lens, avec le soutien du Syndicat mixte Lens-Pignèdes, la marche a conduit les participants vers la zone où la commune de Moulézan souhaite faire installer un parc éolien, en partenariat avec TotalEnergies.
Un projet qui ne fait pas l’unanimité parmi les 19 communes disséminées sur le pourtour du massif des Lens. Une très grande majorité d’élus et de nombreux habitants y sont effectivement opposés.
♦ En compagnie de plusieurs élus de communes « ayant pied » sur le bois et de Serge Rouvière président du Syndicat mixte Lens-Pignèdes, les marcheurs ont mis environ 1h pour rejoindre le lieu concerné, en suivant la piste du DFCI, (qui fait actuellement entre 2,50m et 3m de large et qui en fera le double pour permettre le passage des engins et autres camions si le projet est validé, avec en prime un défrichement réalisé sur 10m de part et d’autre de cette piste).
♦ Des rencontres avec des promeneurs, des cyclistes et des cavaliers se sont succédé tout au long du parcours. L’occasion pour les marcheurs d’expliquer leur présence dans le bois en ce lundi de Pentecôte, et d’informer sur ce projet éolien.
Les organisateurs de la sortie ont expliqué que Le but de cette balade était de permettre aux gens d’aller voir sur place les endroits choisis pour l’implantation.
« On se rend ainsi mieux compte des enjeux. Cela permet en effet de prendre la mesure d’un projet industriel au milieu d’un espace naturel. Un projet qui impactera à coup sûr le fonctionnement écologique du massif des Lens« .
Car selon les membres du Collectif des Lens, les travaux pharaoniques nécessités par l’installation de ces éoliennes auront une incidence sur le fonctionnement hydrogéologique de tout ce secteur parcouru de ruisseaux collecteurs des eaux pluviales.
Le tassement des sols par les engins et la perte du couvert forestier, en raison du débroussaillement massif annoncé par l’opérateur (plus d’une centaine d’hectares) ou préconisé par le SDIS (supérieur à 200 hectares), risquent d’entraîner une altération des capacités de captage des eaux pluviales et donc une possible diminution des volumes d’eau potable abrités par le karst sous le massif des Lens, un réservoir naturel qui alimente près de 10 000 riverains du bois.
- De plus, un risque de pollution de cette nappe d’eau souterraine n’est pas à exclure, tout comme une modification de l’écoulement des eaux en aval, dans le bas du Teulon à Fons, lors de fortes pluies.
- Mais surtout, le président du syndicat Lens-Pignèdes évoque une aggravation des risques d’incendie liée à l’impossibilité pour tous les moyens aériens de lutte contre les incendies d’approcher les éoliennes dans un rayon de 600 m. Cela même qui a conduit de Conseil d’État à écarter un précédent projet dans le bois des Lens.
Les organisateurs de cette marche ont aussi insisté sur le fort impact de ce projet sur les espèces animales qui fréquentent le massif des Lens, en particulier sur une vingtaine d’espèces de chauves-souris et sur de nombreux rapaces (dont l’Aigle de Bonelli) qui évoluent sur le site choisi pour l’implantation du parc éolien ou dans ses abords.
« Ce projet empêchera par ailleurs des espèces animales de circuler librement et il intervient dans une zone fragile fréquentée par des espèces sensibles, dont plusieurs bénéficient d’une protection nationale. Certaines espèces présentes dans cette zone ont été rarement observées dans le département, voire sur l’ensemble du territoire français. Or, pour beaucoup d’entre elles, un isolement des populations dû au défrichement massif et à une augmentation de la fréquentation du site contribueront encore à leur raréfaction ».
Avant de rebrousser chemin, le groupe a fait une halte dans la « zone humide » de Moulézan, à proximité de la crête retenue pour placer 3 des éoliennes.