Premier jour de vendanges 2020 pour philippe moutet
Au domaine des Couderousses qui tire son nom de la couleur des pierres (coudoux en provençal) présentes dans la terre de ses vignes, les vendanges 2020 ont débuté ce samedi 22 août. La vendangeuse est à l’œuvre dans une vigne en contrebas de la maison. On peut observer à l’œil nu les allers-retours de la machine bleue entre le vert des rangs de vigne.
Ça presse !
Les premiers blancs sont récoltés depuis l’aube avec les Viognier, les Grenache blancs et les Roussane. Au domaine des Couderousses le pressoir a repris du service et le jus de raisin tout frais pressé taquine les narines. Et c’est justement en le portant aux narines et en le goûtant qu’on effectue un premier test de la future qualité du vin.
Le vigneron Philippe Moutet, très occupé, peut fort heureusement compter sur l’aide du papa Aimé pour faire le tour du propriétaire. Car Philippe Moutet a repris l’exploitation familiale en 2002, obtenant une AOP en 2012. Il écoule sa production essentiellement dans la région.
Les rosés et les rouges sont vendangés à la suite des blancs et l’ensemble sera mis en bouteille au printemps 2021. Les rouges y poursuivront alors leur maturation durant plusieurs mois avant d’être consommés.
La mémoire de la vigne
L’année 2020 laisse présager une quantité de récolte bien moindre que celle de l’an passé mais avec une belle uniformité et qualité. En 2019, la vigne qui s’annonçait généreuse s’est trouvée piégée par la sécheresse et la canicule.
Or selon Philippe Moutet la plante est méfiante et aurait une mémoire d’éléphant. Elle se souviendrait de ses souffrances et chercherait cette année à se protéger avant tout en donnant par conséquent moins de grains.
Car la viticulture est soumise aux aléas de la météo et «c’est la nature qui décide essentiellement» explique le viticulteur.
Avec l’aide de la nature, la vigne fait aussi preuve d’ingéniosité C’est ainsi qu’à l’automne, une fois vendangée, elle fera ses réserves d’amidon pour l’année à venir.
Les sangliers ces pachydermes
Mais les vignes, et surtout les viticulteurs, demeurent sans défense face aux razzias des sangliers friands de raisin mûr. Ils déboulent comme des éléphants dans un magasin de porcelaine.
«Le spectacle après leur passage fait peine à voir, témoigne Aimé Moutet. Le bois des Lens, d’où ils sortent, borde nos parcelles et rien ne les arrête».
Car les clôtures électriques posées pour protéger les récoltes ne suffisent apparemment pas à stopper les hardes avides de grappes.
Confronté à de multiples problématiques (canicule, sécheresse, sangliers, concurrence européenne, etc.) Philippe Moutet a décidé de diversifier et d’élargir son activité en plantant prochainement du romarin et du lavandin. Ce sera l’occasion de pratiquer des vendanges d’un autre genre.