Baignée par la psychanalyse dès l’enfance
La Fonsoise Laurence Bieque vient d’effectuer une reconversion professionnelle en tant que psychopraticienne, après 15 années à travailler en marketing et communication. Elle a en effet ouvert un cabinet de psychothérapie à Clarensac en ce printemps 2023.
Comment devient-on psychopraticienne en laissant derrière soi une activité professionnelle où l’on excelle après avoir fait de hautes études de commerce ?
En fait, choisir une orientation scolaire fut pour Laurence Bieque un grand moment d’hésitation car entre la psychologie et le commerce, son cœur balançait.
« J’ai grandi en ayant conscience de tous les enjeux de la santé mentale : ma mère travaillait en psychiatrie. J’étais témoin de ce qu’elle vivait et des grandes souffrances que le psychisme pouvait véhiculer. J’ai toujours été fascinée par ce milieu, et je me suis très tôt intéressée à l’analyse, j’ai découvert Freud, Dolto, Klein…Je pense que j’ai puisé là tout mon intérêt pour la psychologie, la psychopathologie et la psychanalyse. Au final, le marketing et la communication ne sont pas si éloignés de ce domaine, puisqu’ils nécessitent de solides capacités d’analyse ; comprendre ce qui anime les gens, leurs besoins et leurs désirs, c’est bien là la base du marketing. Et il s’agit d’interagir avec autrui pour s’en saisir. Nous sommes là dans le cadre d’un élan vers l’autre, comme pour la psychothérapie ».
Une expérience non négligeable
Pour Laurence Bieque, revenir à ses premières amours n’est donc qu’une évolution logique de sa carrière professionnelle. Responsable dans diverses structures durant 15 ans, elle était au cœur des échanges entre les services, jouant un rôle de coordination entre les différents pôles de l’entreprise où il était de la toute première importance que de savoir faire alliance avec l’autre.
« Il ne s’agit pas de se focaliser sur sa fonction mais bel et bien de tenir compte de toutes les autres ; faire en sorte que tout s’accorde. »
Or Laurence a depuis l’enfance cette facilité de communication et cette aptitude à se questionner naturellement sur les gens et leur façon d’être. De plus, grâce à son immersion en milieu professionnel mais aussi aux épreuves personnelles, elle estime avoir connu « la vraie vie », ce qui constitue un atout non négligeable pour l’exercice de son activité de thérapeute.
« J’ai expérimenté les aléas du monde professionnel. J’ai traversé de rudes épreuves personnelles. Tout cela m’a aidée à acquérir une forme de clairvoyance. Je ne me leurre pas sur les réalités du monde extérieur, j’en ai vu quelques facettes. »
Cette expérience constitue des atouts supplémentaires pour la nouvelle thérapeute qui, de fait, s’installe avec des bagages conséquents.
- Elle peut offrir un accompagnement professionnel, et quand on sait combien le travail a de retentissement sur notre existence, cette aide peut être précieuse lorsqu’un rééquilibrage s’avère nécessaire.
- Elle apporte un éclairage incontournable en fonction de ce qu’elle a elle-même cotôyé sur son lieu de travail : reconversions et changements professionnels, burn-out, syndrome de l’usurpateur, inégalités homme femme, etc.
Une nouvelle activité en psychothérapie
Dans le cabinet de Laurence Bieque, zéro pression, zéro jugement : on se détend, on est là pour soi.
Il s’agit, avant tout, d’écouter la demande du patient, puis de comprendre ensuite son besoin fondamental, souvent différent de la demande exprimée.
Spécialisée en psychologie analytique
La psychothérapie se fait en fonction de la démarche du patient et de son état.
1 – Une thérapie de soutien (approche centrée sur la personne)
Elle est une solution en cas de très grande détresse et de besoin immédiat d’être sécurisé, etc. Il s’agit alors de prêter un peu de sa force psychique au patient, de l’étayer.
« Mettre en place ensemble un dispositif de soutien va aider la personne bouleversée par une épreuve à reprendre pieds. Il ne s’agit pas d’analyser le pourquoi du comment. Juste pallier son manque, ici et maintenant. Ensuite, on peut envisager, si la personne le souhaite, une thérapie plus analytique. »
2 – Une psychothérapie analytique
Elle vise une meilleure compréhension de Soi et de ses mécanismes. Elle est une quête personnelle et tout à fait intime. Ici, tout est dédié au patient : le temps, l’espace et le thérapeute ; le patient est maitre de sa cure.
Et le champ dédié à la cure est large.
- Bouleversements et épreuves de vie : deuil, séparation, divorce, problèmes liés au travail…
- Troubles psychosomatiques, troubles anxieux, crises d’angoisse…
- Troubles alimentaires ou du sommeil, phobies, tocs, tics, perte d’élan vital, altération de la vie sociale…
- Etc.
Les enfants aussi
À Clarensac, les services proposés par la thérapeute couvrent un large éventail de population : enfants, ados, adultes et couples.
À noter : dans le cas d’un couple, une tierce personne est souvent nécessaire pour apporter un regard extérieur lorsqu’il devient impossible d’équilibrer soi-même la relation.
Quant aux enfants, ils peuvent être vus seuls en consultation dès l’âge de 3 ans.
Les enfants peuvent consulter dès l’âge de 3 ans.
Laurence Bieque se penche sur de nombreuses problématiques les concernant.
- Les difficultés d’acquisition de la propreté, les troubles alimentaires, les phobies ;
- Les troubles de l’endormissement ou du sommeil, les terreurs nocturnes ;
- La psycho éducation avec la nécessité d’inclure les parents, la fratrie, les proches. En suivant l’enfant, la thérapeute apporte également un accompagnement et un soutien essentiels à l’entourage.
À noter : on assiste de nos jours à une demande exponentielle de la guidance parentale. Cela constitue un des axes majeurs de la consultation. Le rôle du thérapeute consiste alors à accompagner et à guider des parents parfois perdus, troublés, voire démunis.
Le côté génial de la psychothérapie
Selon Laurence, la psychothérapie est aussi une quête de l’autre. Au départ, il s’agit de trouver le « bon » thérapeute, celui qui va nous renvoyer ce dont on a besoin à ce moment-là. Et c’est parfois le parcours du combattant, mais il n’y a pas d’échec même avec des tentatives infructueuses.
Car toute démarche, y compris avortée, a son utilité. Il faut parfois du temps pour qu’un chemin s’ouvre. Or dans une société du « tout, tout de suite », un tel cheminement a tôt fait d’être rébarbatif.
Mais en psychothérapie on est face à un psychisme qui ne se presse pas. On est dans l’obligation de le reconnaître et de l’accepter.
Une psychothérapie étayante
Un psychopraticien n’est pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire. Il doit uniquement prêter ses compétences et son écoute dans le but d’aider à faire le chemin qui mène à quelque chose pour la personne qu’il accompagne.
Le psychothérapeute n’est qu’une béquille, un support sur lequel on s’appuie pour se redensifier et se solidifier soi-même au fil des séances.
Car on n’emporte pas son psy à la maison. Un psy n’est pas là dans la vie du patient, quand bien même il fait office de bouée de sauvetage durant la cure. Le but est de (ré)apprendre à nager seul.
Une psychothérapie révélatrice
Le retour de gratitude pour soi est immense quand on retrouve enfin sa faculté à exister. Car le patient sort toujours valorisé et gargarisé d’un travail effectué sur lui-même et avec des résultats qu’il ne doit qu’à sa volonté propre.
« Et c’est là qu’apparaît le côté génial de la thérapie » indique Laurence Bieque.
UNE PSYCHOPRATICIENNE PASSIONNÉE
« Il faut dépoussiérer l’image d’Épinal véhiculée du psy dans son cabinet obscur et son divan. À notre époque cet intérêt généralisé accordé à la santé mentale que l’on met au premier plan est plutôt une bonne chose. Mais certaines formes d’appropriation de la psychologie ne doivent pas se muer en à-tout-prix ou en injonctions » explique Laurence.
On ne s’improvise pas psy
Pour exercer le métier de psy, les capacités d’écoute et d’interaction ne suffisent pas. Pour Laurence Bieque il faut aussi apprendre à mettre de la distance.
Et l’on ne s’improvise pas psychopraticien(ne).
Faut-il d’ailleurs passer par la psyché d’un collègue professionnel ? Le débat sur la nécessité de se faire soi-même analyser continue d’agiter la profession.
« Cela me semble évident mais cela n’est paradoxalement pas une obligation. Selon moi, il n’est pas possible d’exercer si on n’est pas soi-même passé par une analyse et supervisé par un professionnel aguerri, dans le but de faire miroir avec sa propre expérience et de lever un maximum de ses propres freins psychiques. » insiste la psychopraticienne.
Une note d’espoir
Elle déplore la déstructuration des établissements psychiatriques en France. Elle reconnaît la nécessité des médicaments mais elle a aussi conscience de vivre dans un monde dirigé par Big Pharma, alors que le psychisme humain serait fait pour vivre des épreuves avec la résilience qui s’ensuit.
Pour Laurence Bieque, la psychothérapie a plus que jamais sa place, encore plus à l’heure actuelle, et elle apporte des solutions autres que celles édictées par le système.
Car il y a trouble et trouble. Bon nombre peuvent trouver une voie d’allègement par la parole et par la cure.
« Encore faut-il être au fait de cela et avoir le courage de s’y engager».
« En approche thérapeutique, tout est de l’ordre du possible, sans limite. Ne jamais se reposer sur ses lauriers mais continuer à se cultiver, à s’intéresser au monde, à rester ouvert et à l’écoute des évolutions de la science, de toutes les sciences (neurosciences, génétique, nouvelles méthodes thérapeutiques…). Ne jamais croire « je sais tout de ça » car on ne sait rien. Tout est toujours nouveau à chaque personne rencontrée. La qualité principale d’un thérapeute est l’humilité. »
Cabinet de psychothérapie
15 bis, Grand Rue
30870 Clarensac
07 45 16 02 28
laurence.bieque.psy@gmail.com