Comment faire une œuvre d’art en quelques coups de pinceaux
Autant joindre l’utile à l’agréable. C’est certainement en partant de ce principe que de jeunes peintres s’activent régulièrement autour des postes de distribution publique d’électricité dans la région. Quelques jours leur ont suffi à Fons pour changer un banal transfo électrique qui faisait grise mine en une œuvre d’art colorée.
De gauche à droite : Péla, Marina, Alexandre et Ali.
Une initiative de Présence 30 Aidar
C’est Présence30, une société de services à la personne dans le Gard, qui est à la base du projet. Car l’organisme a aussi mis en place des chantiers éducatifs et de réinsertion pour les jeunes des quartiers prioritaires. « Les chantiers visent à servir de tremplin vers un apprentissage, une formation, un emploi, etc. »
Les collectivités locales et les bailleurs sociaux sollicitent leurs services. Il s’agit entre autres de travaux de peinture, telle la rénovation et la mise en valeur des postes de distribution publique d’Enedis. Un partenariat est en effet conclu entre les deux sociétés.
Des chantiers formateurs
Ces chantiers donnent l’occasion de se familiariser avec diverses activités professionnelles. Ils apprennent les horaires et les délais à respecter, ainsi que la précision dans le travail.
- Ce sont des contrats de un mois.
- Les jeunes ont entre 16 et 25 ans.
- Ils sont pour la plupart en rupture scolaire.
À la demande des mairies
Des postes sont rénovés dans tout le Gard. Alexandre et son équipe (Marina, Péla, Ali et Shériff) ont déjà repeint une dizaine de transfos dans les communes avoisinantes, sur demande des mairies. « Cette semaine on est à Fons, la semaine dernière c’était Calvisson et la semaine prochaine ce sera Milhaud. »
Il s’agit avant tout de découvrir une activité professionnelle. Aucune expérience n’est demandée et quand elle ne fait pas dans la peinture décorative, l’équipe d’Alexandre intervient dans la peinture en bâtiment.
Des peintres félicités pour leur travail
Pour les postes de distribution d’électricité, la technique est toujours la même : des silhouettes découpées sont reportées sur les murs. Il suffit ensuite de les remplir. Il faut environ 4 matinées de 4h pour venir à bout d’un transformateur. Mais à Fons les peintres sont allés beaucoup plus vite. Tout dépend en fait de l’état du support.
Les thèmes varient d’un endroit à l’autre. Il faut essayer de faire un lien avec le lieux. Avec la cave coopérative à quelques mètres, à Fons le sujet a été rapidement trouvé. C’est ainsi qu’une scène de vendanges à l’ancienne anime désormais le transfo route du Pont de la Reine.
Et des perspectives se dessinent peut-être pour ces peintres amateurs. Car leurs réactions sont plutôt enthousiastes : « j’adore ça dit Ali, et je m’améliore de jour en jour. Il faut dire aussi qu’on a le meilleur patron ! »
Côté public, les bons retours ne sont pas en reste. « On nous félicite, les gens klaxonnent en passant et les voisins sont contents« .