Saint-Bauzély | Redistribuer du bonheur est sa devise
échos de
leins gardonnenque
Un œil pour
écouter la région

« Les gens que je rencontre sont formidables »

Le large sourire et les yeux noirs sont toujours là, même si les bouclettes ont perdu de leur exhubérance, remplacées par un casque blanc. Mais qui est donc ce charmant bambin dont la joie de vivre illumine encore la photo, près de 50 ans plus tard ? Et pourquoi en faire le portrait ici ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui ce petit bonhomme devenu grand voudrait vous remercier.

Il faut savoir que les réseaux sociaux, c’est pas son truc. Quelque peu réfractaire à la modernité,  c’est à peine s’il se sert de son portable quand c’est nécessaire. Sa famille, son village, son travail et les gens qu’il rencontre lui suffisent. Autant dire que de se voir en vedette sur Facebook il y a quelques jours (et surtout d’y lire les témoignages d’amitié) lui a fait chaud au cœur. Y compris de la part de quelqu’un à Tahiti qui ne l’a pas oublié, une fois Saint-Bauzély quitté.

Aussi tenait-il à vous dire merci pour tout ça.

Portrait d'enfant

Portrait d’un philanthrope

Cet éternel jeune homme privilégie le contact et le relationnel, que ce soit avec les enfants ou les adultes. Il est donc connu à Saint-Bau comme le loup blanc. Mais sa popularité dépasse les frontières du village étant donné qu’il adore causer, déconner et danser. Pour les fêtes votives par exemple, où il transforme en biòu son solex en lui faisant porter des cornes, ou à l’occasion desquelles il organise des démos de bachata avec le Comité des Fêtes local pour mettre de l’ambiance et faire danser tout le monde.

Il va donc à la rencontre des autres avec sur le visage ce franc sourire. Car il aime les gens. À croire qu’ils le sentent puisqu’ils viennent spontanément à lui pour se confier. Il sait leur prêter une oreille attentive, et on lui fait même de gros bisous sur la joue en échange. Mais son épouse n’est pas jalouse. Elle connaît son phénomène de mari et elle sait qu’il a le cœur sur la main : « c’est sa façon d’être« .

Et lui-même témoigne de son quotidien.

« Je suis content de me lever chaque matin et de voir du monde. Je prends le temps d’écouter chacun car beaucoup ont besoin de discuter quelques minutes, surtout en cette période particulière. C’est naturel chez moi. Je tente de remonter le moral et de redistribuer un peu de ce bonheur qu’on a su me procurer  dès l’enfance, en aidant si besoin est. Ainsi j’essaye à mon tour de leur faire profiter indirectement de tout ce dont la vie m’a fait cadeau ».

Il est né né à Saint-Gilles, à côté de la manade Aubanel. Son père travaillait là-bas, dans le riz et les vignes. Un père qui a bénéficié toute sa vie de la reconnaissance de ses patrons, car il mettait un point d’honneur à faire du bon boulot, toujours avec le respect des gens et des choses. Et le fils a suivi le même chemin puisque des valeurs identiques lui ont été inculquées par ses parents espagnols. De sa jeunesse il ne garde que de bons souvenirs de convivialité et de cordialité au fil des saisons et des travaux qui allaient avec, à l’image des périodes de vendanges.

« Mes parents se sont vite intégrés, ils parlaient avec tout le monde. Et à l’époque il y avait beaucoup d’entraide entre villageois ».

Garçpn sur 1 cochon

Si il rend service autant que possible aujourd’hui en donnant la main à des personnes qui ont besoin d’aide,  y compris sur son lieu de travail, c’est parce que ça fait partie de sa personnalité. Il est naturellement serviable. « C’est inné chez lui » indique son épouse. Et il donne aussi parce qu’on lui a beaucoup donné. « Rendre service ça s’était perdu, mais on dirait qu’avec ce qui se passe actuellement il y a un retour aux vraies valeurs, que les comportements changent et que ça redevient un peu comme c’était avant. Et ça c’est positif ! »

Alors entre 2 coups de sécateur en bordure des routes de son village, il aide ceux qui ont un problème, de voiture par exemple. Et rien ne lui fait davantage plaisir que lorsqu’on le salue au passage. « Un simple signe de la main ou bien un coup de klaxon, et je suis content. Car la grande majorité des gens est formidable ».

Voici donc Roland, serviable chevalier et agent territorial à Saint-Bauzély.

portrait d'homme

portrait d’un collectionneur passionné

Il en profite du coup pour vous faire part de sa passion pour  « les vieux trucs ». Et il n’est pas le seul dans ce cas sur la commune, car il y a aussi son ami Tintin.

« Enfant je suis tombé dans la marmite lors de mes vacances au fin fond de l’Andalousie. Je revois encore les grandes jarres de 3m de haut pour l’huile d’olive, les calèches, et les belles demeures que je visitais. Je trouvais tout ça magnifique. J’ai donc été sensibilisé très tôt à la beauté de toutes ces choses qui ont une âme, et qui aujourd’hui ont pratiquement disparu. J’ai décidé de devenir collectionneur ».

Brocanteur

Et c’est ainsi que le jardin de Roland se transforme peu à peu en une sorte de musée où le temps d’avant revient sur le devant de la scène. On y trouve pêle-mêle des machines agricoles, des outils et tout un tas d’objets has-been. Mais qui peuvent encore être utiles C’est ainsi qu’il n’hésite pas à enfourcher ses 2 roues  devenus collectors pour ses propres déplacements : solex, caddie, mini vélo, ect.

Et pour conclure, vous avez le bonjour d’un cantonnier « heu-reux » car les choses simples de la vie suffisent à faire son bonheur et à alimenter sa joie de vivre.

Portrait d'homme assis

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