l’Élevage de la Coudrette, un paradis pour chiens
« J’ai beaucoup de patience avec les animaux, pas avec les humains. » Du haut des ses 20 ans la jolie brunette afficherait-elle un caractère de chien ? Non, simplement beaucoup d’amour pour lesdits animaux et pour les chiens en particulier. Et Cécile Trezieres sait de quoi elle parle lorsque cela concerne ses toutous à qui elle voue une véritable passion.
Des toutous qui lui rendent bien l’amour qu’elle leur porte
Vivre de ses passions
Et de cette passion Cécile a décidé de faire une profession en devenant éleveuse de chiens à Saint-Geniès de Malgoirès où elle réside depuis toujours.
Elle a créé l’Élevage de la Coudrette.
Car Cécile est une fonceuse. Elle sait ce qu’elle veut et ne ménage ni son temps ni sa peine. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à postuler avec succès pour un job chez un concessionnaire nîmois d’une grande marque japonaise pour vivre parallèlement à fond son autre passion, celle de l’automobile.
Des rêves qui prennent donc forme pour la jeune femme, et qui devraient contribuer à lui éviter une vie de chien. Car comme le disait si justement Confucius « choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »
élever dans le luxe
Concernant les animaux les choses bougent selon Cécile, car « les gens se posent en effet de vraies questions, comme pour l’alimentation canine par exemple. On constate un réel avancement mais il y a encore du boulot.«
Car comment ne pas être d’humeur de chien lorsque cette Brigitte Bardot bis apprend que certains maîtres n’ont pas daigné sortir leurs compagnons à 4 pattes durant tout le confinement en 2020 ?
Dans son propre élevage Cécile a donc décidé de mettre en place « une vie de luxe » pour ses pensionnaires, tant au niveau de l’installation, de la nourriture (« avec des croquettes de réelle qualité« ) que de leurs activités physiques (avec sorties et promenades quels que soient le temps et les circonstances).
Et tout cela en leur donnant exclusivement « du temps d’amour » bien entendu.
- la nursery est à l’intérieur, le temps d’éduquer les bébés à la propreté ;
- dans le jardin on construit actuellement un parc de 35 m². Il sera en priorité réservé à l’accueil des chiots ;
- pour la sécurité de tous, les chiens seront enfermés dans un petit parc en l’absence de l’éleveuse.
Étudier pour le meilleur
En obtenant un Bac Pro Élevage Canin et Félin dans un lycée de Meynes, la jeune Mediogozine* a tout naturellement concrétisé son amour pour les bêtes. Et elle n’était apparemment pas la seule.
« Dans ce lycée on voyait arriver des élèves en plein décrochage scolaire. Puis on assistait à une super remontée des moyennes, avec la poursuite de leurs études en fac pour certains.«
Cet amour et sa détermination se sont d’ailleurs renforcés quand elle a découvert, lors de stages dans les élevages, les conditions de vie « merdiques » des chiens élevés en cage.
* Habitante de Saint-Geniès de Malgoirès
Des chiens élèves
Mais cette période d’apprentissage au lycée lui a aussi réservé de bons moments, voire des moments forts.
« Handi’Chiens nous confiait des chiens destinés à devenir des guides pour aveugles où à accompagner des personnes en fauteuil roulant. Des centres d’éveil pour enfants accueillent aussi ces animaux une fois dressés. Un Golden Retriever a ainsi partagé notre vie dans l’environnement du lycée ; il venait en classe ou au Mc Do avec nous. On lui apprenait les règles aux feux rouges ou aux passages piétonniers, etc. Il faut quand même souligner que le dressage a un coût important pour Handi’Chiens, alors que c’est gratuit pour les personnes qui reçoivent ces chiens et sont les bénéficiaires de cet important travail de dressage.«
Des chiens boosters
Les lycéens se déplaçaient en petits groupes dans les Ehpad pour des activités de zoothérapie. « Plusieurs fois j’ai pleuré en voyant les réactions des personnes âgées à qui on donnait la possibilité de voir et de toucher les chiens. C’est incroyable de constater à quel point un simple animal redonne vie à des gens qui semblent éteints. Les résidents parlaient avec les chiens, leur faisaient des câlins, c’était tellement émouvant !«
À partir de là un autre projet à mûri dans la tête de Cécile. D’autant plus que, grâce à son tonton « différent », la jeune fille a pu prendre la mesure du rôle des animaux quand il s’agit d’apporter un soutien pour faciliter l’ouverture aux autres tout en permettant une forme de réconfort.
des Prestations qui ont du chien
« Mon oncle handicapé s’est refermé sur lui-même suite à des problèmes dans un bus. Depuis tout contact humain est devenu difficile pour lui. J’ai remarqué qu’en compagnie de mes chiens il retrouve le sourire, il se détend car les chiens ne portent aucun jugement. Or les animaux sont absents du centre qu’il fréquente et je trouve que c’est se priver d’un outil essentiel pour le bien-être des handicapés en général. Car j’ai pu constater de mes propres yeux le changement de comportement, en quelques minutes, chez des autistes à qui on faisait rencontrer des chevaux. Et les personnes âgées qui résident en Ehpad sont aussi concernées bien sûr. »
Du coup, Cécile passe à l’action et propose d’intervenir bénévolement en Ehpad un samedi par mois, y compris dans les chambres, avec quelques compagnes :
- Napoli, Épagneule très calme et retraitée d’élevage ;
- Orane handicapée Golden Retriever ;
- Ora, croisée chien de chasse, adoptée à la SPA ;
- Polka, femelle Berger Australien qui vient d’être maman et qui prend des cours de obé rythmée et d’agility sous la patte éducative et bienveillante de Cécile.
D’autres projets
Proposer le dressage (autre branche de l’éducation canine) aux propriétaires de chiens, n’est plus à l’ordre du jour. Cécile a préféré ne pas sortir les crocs face à des maîtres qu’elle qualifie de mauvais élèves : « beaucoup d’entre eux veulent agir à leur manière et n’appliquent pas les conseils donnés, entre autres celui de faire travailler le chien chez eux, entre les cours. »
Mais d’autres objectifs qui lui tiennent également à cœur pointent déjà le bout du museau chez cette infatigable amie des bêtes.
1°) Monter un centre de dressage canin pour chiens d’arrêt
- les chiens lui seront confiés durant quelques mois en l’absence des propriétaires, afin qu’elle arrive à ses fins comme elle l’entend ;
- le dressage se fera sans utiliser de collier électrique, une pratique qui hérisse le poil de Cécile.
2°) Participer aux concours de chiens d’arrêt en achetant et en dressant son propre Setter
« J’aime bien casser les codes, être une femme dans un milieu d’hommes. Je veux me faire un nom dans le dressage et être la 1ère dresseuse à gagner un concours au niveau national. On m’a dit que je n’arriverai à rien en matière de dressage et encore moins dans le dressage des chiens de chasse. Mais j’ai répondu à cet éleveur que je « l’éclaterai » bientôt sur le terrain aux concours. »
Une façon comme une autre, pour Cécile, de lui réserver un chien de sa chienne ou un os à ronger.
Contact 07 76 15 38 59