Saint-Mamert du gard | Le ciel n’a pas voulu du pilote ce jour-là
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Quand c’est pas l’heure, c’est pas l’heure

Robert Gaussen centenaire

Robert Gaussen est né en 1919 à Saint-Mamert du Gard.

 Il est long le fil de l’histoire quand on a 100 ans et des souvenirs plein la tête ! Mais certains événements ont laissé des empreintes plus marquées que d’autres dans la mémoire de notre centenaire.

Ainsi son aventure au dessus des nuages, lorsqu’en tant que pilote il crut sa dernière heure arrivée.

Chance ou destinée ?

Robert Gaussen notre illustre centenaire a derrière lui, on le sait, une vie particulièrement remplie.
À l’heure de la retraite quand d’autres chaussent les pantoufles, il a préféré prendre des cours de pilotage plutôt que de la brioche. Il a piloté jusqu’à 80 ans passés, seul à bord de son petit appareil.

Il a connu quelques sueurs froides tout là-haut, mais il a toujours réussi à rester maître de la situation. « Ou bien alors j’ai eu de la chance ! »
De la chance ?
Et si le destin de cet aventurier était tout bonnement de parvenir un jour à souffler ses 100 bougies ? Et si tout s’était parfaitement mis en place dans ce but ?

Robert Gaussen pilote de l’extrême

« Un jour je décidai d’aller voler une vingtaine de minutes. Je sortis mon appareil de son hangar à l’aérodrome d’Uzès et je roulai vers la piste d’envol. J’avais suffisamment de carburant pour ma petite balade ».

Seulement voilà, une petite voix s’est faite insistante dans la tête de Robert : « mets le plein ! »  À tel point que notre pilote finit par lui obéir et c’est le réservoir lourd mais l’esprit plus léger qu’il prit le chemin du ciel.

Or à peine quelques mètres au dessus du sol, l’appareil se trouva pris dans une purée de pois digne du fog londonien. Une chape compacte de nuages ôtait toute visibilité. Impossible de se diriger, et encore moins d’atterrir.

« Pas de panique, j’ai gardé mon sang froid car je venais heureusement de mettre pour 4h d’autonomie dans le réservoir« .

Une première coïncidence ?

Bienvenue au paradis

Et Robert de monter à la verticale pour sortir de cette « brouasse » et trouver le soleil. Ce qu’il finit par faire 700 m plus haut : le brouillard n’était donc pas près de se dissiper !

« Le spectacle qui apparut était magnifique. Sous le fuselage de l’avion défilait un tapis de petits nuages serrés illuminés par le soleil« . Comme un air de paradis déjà….

Après avoir profité de la vue, il s’agissait de ne pas se conduire en aveugle. Ne restait-il à Robert que ses yeux pour pleurer face à une situation qui apparaissait très compliquée, pour ne pas dire désespérée ?

Or si Robert Gaussen était un passionné d’aviation et de mécanique, il l’était tout autant de technologie. Et comme par hasard, en précurseur, il avait fait venir quelques semaines plus tôt des USA le premier GPS en vente sur le marché.

Une deuxième coïncidence ?

Le miraculé du GPS

À peine reçu, il avait illico presto testé l’engin, se mettant pour cela dans des conditions de vol sans visibilité. Il masquait alors la vue extérieure à l’aide d’écrans dans le cockpit pour ne se fier qu’au GPS. Il avait ainsi pris le temps de mettre la théorie en pratique et de s’entraîner.

Une troisième coïncidence ?

Car Robert Gaussen, mis cette fois en situation réelle, ne s’affola pas et brancha son GPS.

C’est ainsi que durant près de 3 h il fit des allers/retours entre Uzès et Alès au dessus de la purée de pois, se fiant uniquement à sa machine. Des dizaines de voyages longs de 30 km en attendant que dame Nature veuille bien lever le voile.

Lorsque la couche de nuages se dissipa et qu’il aperçut à nouveau la terre, il se trouvait pile poil au dessus de l’endroit indiqué par son fameux GPS.

C’est ainsi qu’il regagna sain et sauf le plancher des vaches. Il faut croire que son heure n’était pas encore venue.

Ancien pilote et son avion

En 2020 le pilote devenu centenaire a retrouvé son avion, qu’il n’avait pas revu depuis 20 ans.

On dit que le hasard n’existe pas.
En tout cas, 40 ans plus tard, Robert Gaussen est toujours là pour nous raconter son aventure.

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