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Mouvement de grève pour signaler des conditions de travail qui se dégradent

Les travailleurs du social et du médico-social ne sont pas contents et le font savoir « vent debout » !
C’est ainsi qu’à l’EAM Les Massagues (Établissement d’accueil médicalisé) le personnel a décidé de se mettre en grève pour la seconde fois en quelques semaines.

Après celui du 7 avril, un piquet de grève s’est en effet à nouveau tenu devant l’établissement le mardi 23 mai 2023.

banderole de grève

« Nous sommes là car nous voulons nous faire entendre et faire reconnaître nos difficultés en tant que professionnels de terrain. Nos revendications concernent les salaires, les retraites, les conditions de travail ainsi que les conditions d’accueil et d’accompagnement des personnes que nous encadrons (handicapés, personnes âgées, SDF, toxicomanes, etc.). Nous estimons n’être entendus ni par les employeurs ni par le gouvernement, malgré des négociations entamées depuis des années et desquelles on nous évince. Nos conditions de travail se dégradent depuis plus de 10 ans, mais on se rend compte aujourd’hui que pour nos décideurs qui ne connaissent absolument pas nos problématiques, seule compte une politique de façade » a expliqué Thierry, délégué syndical à Unapei 30, venu soutenir le mouvement.

Une multitude de problèmes répertoriée

 

Des décideurs sourds aux signaux d’alarme des salariés du social et médico-social, c’est effectivement ce que dénonçait le personnel en grève ce jour-là. Et ce, parmi bon nombre de problèmes :

  • le manque d’attractivité pour la profession qui résulte de la dégradation des conditions de travail ;
  • les suppressions de postes ;
  • la déqualification du personnel ;
  • les salaires infra-smic pour un grand nombre ;
  • des primes non pérennes et partialement réparties, avec pour conséquences la division du personnel.

Telles les fameuses indemnité Laforcade  et prime Ségur*  attribuées « à la tête du client ». Ce qui est vécu comme une injustice par les non-bénéficiaires.

L’octroi du Ségur pour tous constitue d’ailleurs une des principales revendication portée par les syndicats depuis l’épisode Covid.

* Les personnels technique, administratif et d’entretien ne sont pas bénéficiaires de la prime Ségur, de même que les assistants familiaux, les formateurs, les juristes, les animateurs, les travailleurs sociaux ou de la petite enfance.

Le piquet de grève devant les Massagues pointait également du doigt le non-sens des réorganisations permanentes des plannings de travail.

STOP aux CONDITIONS DE TRAVAIL éPUISANTES

 

Jackie, salariée et élue au CSE des Massagues témoigne ainsi de la dégradation de ses conditions de travail au sein de l’établissement.

« Du fait de l’utilisation complète dès les premiers mois de l’année des budgets alloués au remplacement, à partir du mois de mai on nous demande de nous « auto-remplacer » pour pallier aux manques dans les plannings. On nous propose de travailler sur nos jours blancs, ou en faisant des journées de 12h, avec la promesse de jours de récup’. Or c’est un cercle vicieux puisqu’en cas d’absence de son binôme pour récupération, le ou la collègue se retrouve alors seul(e) à gérer. Tout comme il (elle) se retrouve seul(e) le matin avant l’arrivée et le soir après le départ si le binôme effectue 12h d’affilée, avec des horaires qui ne correspondent pas totalement aux siens. »

Cela se fait donc au détriment des collègues, mais également au détriment des résidents.  Car il est à noter qu’en tant que travailleurs du médico-social, le personnel des Massagues est confronté  toute la journée à des troubles conséquents du comportement chez les ceux et celles qu’il accompagne. Au bout de 12h non stop, il est moins disponible pour ces personnes qui sont jeunes et donc actives, contrairement à celles d’une maison de retraite.

Ces nouvelles dispositions contribueraient à diviser encore davantage les salariés. Selon Jackie, certains seraient en effet favorables à la possibilité de récupérer des heures, surtout à l’approche de l’été.

Elle met aussitôt l’accent sur un autre problème : étant donné que le personnel doit se positionner plusieurs semaines à l’avance pour « boucher les trous » du planning, il ne sera plus question d’heures supplémentaires (qui n’étaient déjà majorées que de 10%).

« Tout cela est très compliqué. On nous demande en fait de remplacer tout le monde. Je me suis ainsi retrouvée seule un week-end avec 7 personnes à charge, réparties sur plusieurs unités, alors qu’il manquait 3 membres du personnel. Et c’est d’autant plus compliqué pour s’occuper des personnes qu’on accueille, que nous travaillons avec des collègues non formés. Ce qui oblige parfois à rester 3/4 d’heure de plus pour en assister certains, volontaires mais inefficaces. »

De plus en plus de sollicitations pleuvraient donc sur les travailleurs du social et du médico-social, sans que le salaire ne suive la même trajectoire. Il est au contraire inférieur au Smic pour les Amp et les As

Jackie qui travaille aux Massagues depuis 28 ans se dit être totalement épuisée pour la première fois.

Elle précise cependant qu’il n’est pas question de tenir pour responsable  la direction des Massagues qui ne fait qu’appliquer les directives en provenance du Siège.

STOP AUX LOGIQUES GESTIONNAIRES

 

Les travailleurs de ces secteurs se sentent donc oubliés et baillonnés au centre d’une profession qui occupe pourtant une place prépondérante dans la société.

À l’EAM Les Massagues, les familles commenceraient à mesurer la dégradation des conditions de travail, qui se répercute sur le bien-être résidents.

Aussi c’est motivé et décidé à se faire entendre que l’ensemble du personnel a suivi le mouvement de grève, en réclamant :

  • l’abrogation du système de retraite ;
  • l’octroi du Ségur pour tout le monde ;
  • la revalorisation des grilles de salaires, avec égalité hommes/femmes ;
  • une convention unique de haut niveau ;
  • du personnel supplémentaire avec possibilités de prises en charge ;
  • l’arrêt des logiques gestionnaires.

Un rassemblement devant la Préfecture de Nîmes était programmé dans l’après-midi.

salariés du médico social en grève en grève

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