échos de
leins gardonnenque
Un œil pour
écouter la région
à la rencontre des plantes sauvages comestibles
Avec l’Œil Vert on ouvre l’œil, et le bon. Il suffit pour s’en apercevoir de suivre Françoise Lienhard, animatrice nature de cette association basée à Montignargues, lors de ses balades/découverte guidées. Car cette passionnée de botanique et de biodiversité est loin de raconter des salades, sauf quand c’est le sujet du jour.
Et c’était d’ailleurs le cas le dimanche 27 mars à La Rouvière, où une bonne douzaine de cuisiniers « en herbe » ont mis le nez à ras de terre pour découvrir des plantes tellement familières qu’elles passent inaperçues. Elles sont pourtant susceptibles d’agrémenter nos repas. Au printemps surtout, quand elles sont encore bien tendres et dépourvues de fruits ou de graines.
C’est ainsi que quelques-unes d’entre elles à consommer en salade (ou à utiliser aussi d’une autre façon) ont été répertoriées par des participants studieux. Qui n’ont pas hésité à les consigner sur place dans des herbiers.
La balade fut très enrichissante, Françoise décrivant un grand nombre de plantes sauvages dignes d’intérêt alimentaire et aussitôt examinées à la loupe par les participants.
Ci-dessous une liste en vrac non-exhaustive de la récolte de l’après-midi.
Lorsque l’heure est venue de manger les pissenlits par la racine, autant qu’ils soient bio. Ça tombe bien puisque de nombreuses municipalités ont désormais la bonne idée d’entretenir les cimetières (où semble se plaire cette vivace très commune) sans utiliser de pesticides. Les pollinisateurs apprécient donc ces lieux de recueillement. Or 80 % des plantes de notre planète ont besoin de pollinisateurs
Le Pissenlit
Il existe une soixantaine d’espèces de pissenlits qu’il faut cependant éviter d’absorber avant de se coucher. Tout le monde sait pourquoi puisque ces plantes aux fleurs jaunes dites ligulées (c.à.d formées de languettes qui correspondent en fait chacune d’entre elles à une fleur) portent très bien leur nom.
Comme pour le cochon, tout est bon dans le pissenlit. On peut en effet le consommer de la fleur à la racine, fleurs et feuilles au printemps et racine en automne.
On peut aussi ouvrir en deux le pédoncule* et soulager les piqûres d’insectes en le frottant dessus.
* Différence entre pédoncule et tige : le premier porte la fleur puis le fruit, la seconde porte les feuilles.
La Pâquerette
Ainsi nommée parce qu’elle se multiplie à l’approche de Pâques. On aime ses fleurs et ses feuilles en salade avec des pommes de terre. Mais on peut aussi en faire une huile de soin pour raffermir les tissus ou en badigeonner les aphtes pour les soigner.
Pour obtenir un macérat huileux de pâquerette :
♦ Cueillir les fleurs de pâquerettes en fin de matinée, et laisser évaporer la rosée et l’humidité de la plante durant quelques heures.
♦ Laver, essorer et sécher les fleurs de pâquerettes.
♦ En remplir un bocal en ajoutant de l’huile végétale (olive, tournesol, coco, etc.) jusqu’en haut.
♦ Placer au soleil en remuant de temps en temps.
♦ Filtrer au bout de 3 semaines.
♦ Étiqueter les pots (nom, lieu et date de cueillette) et utiliser dans les 6 mois.
Le Poireau de vigne
À la base du poireau, autour du bulbe, on trouve les bulbilles. Ils se ressèment automatiquement. Les remettre en terre si ils viennent à être malencontreusement sortis avec le poireau.
Pour préparer le poireau de vigne en vinaigrette, le cuire quelques minutes dans de l’eau bouillante. Après l’avoir égoutté, préparer une vinaigrette avec de la moutarde ancienne puis le déguster sans pour autant faire le poireau.
La Vesce commune
Sa tige peut atteindre 70 cm de hauteur. La vesce commune est de la même famille que le haricot et on peut mettre quelques jeunes feuilles dans une salade.
La Porcelle enracinée se plaque au sol. Elle est neurotoxique pour les chevaux mais les gens du Midi ont coutume de consommer cette salade croquante et un peu rêche. Mieux vaut malgré tout faire preuve de modération.
La Pimprenelle
Son goût évoque le concombre. On la met dans des salades ou des plats en sauce, en y ajoutant d’autres herbes locales.
On peut aussi récupérer les folioles (les feuilles arrondies et dentelées), pour les hacher avec du beurre et du sel et les mélanger à du fromage blanc.
Le Peigne de Vénus
Les fruits du peigne de Vénus évoquent les dents d’un peigne, d’où son appellation. Il peut remplacer le persil mais gare aux confusions avec d’autres plantes de cette famille des Apiacées, à laquelle appartiennent des plantes à la toxicité mortelle !
Avec le Gaillet gratteron une fois mis en boule, on fait à l’occasion un tampon à récurer les casseroles. Cette fameuse plante s’accroche aux vêtements et au poil des animaux comme à une bouée de sauvetage. Elle peut atteindre 1,20m de haut mais se comporte un peu comme une liane.
La Mauve a des feuilles en corolle.
À noter : la recette d’une succulente « tapenade » façon Françoise Lienhard.
♦ Enlever le pédoncule et jeter les feuilles 2 mn dans de l’eau bouillante salée.
♦ Les hacher ensuite.
♦ Les faire revenir à la poêle avec de l’ail, des oignons, du jus de citron et de l’huile d’olive, du cumin, du sel et du poivre.
♦ Mettre le tout en bocal.
On peut également manger les fleurs crues, en faire de la tisane ou en décorer un plat.
Capselle ou Bourse à pasteur
C’est une plante très envahissante puisque chaque pied peut produire jusqu’à 50 000 graines !
On consomme ses jeunes racines de la même façon que le radis, ses feuilles (crues ou cuites), ses fleurs et fruits en forme de cœur mélangés à des salades.
On reconnaît le Lamier pourpre à sa tige carrée, à ses fleurs violettes et à ses feuilles pourpres dans sa partie supérieure. On mange les feuilles de cette plante sauvage, qui ont un petit goût de champignon, avant la floraison. C’est une plante médicinale également.
À noter : une idée de recette avec le lamier pourpre, le risotto accommodé aux orties.
Le Pain blanc fait penser au chou ou au brocolis. La plante a un goût piquant.
La racine de la Galinette peut aussi être consommée. On la cuit à l’étouffée dans une poêle avec des petits oignons et un filet de vinaigre.
Le Maceron, plante de la famille des Apiacées -autrefois appelées Ombellifères- atteint parfois plus d’un mètre de haut. Ses jeunes pousses peuvent être consommées comme des légumes ou pour relever un plat, mais palais délicat s’abstenir. Car si cette plante qui nous est parvenue du Moyen-Âge (ou même avant car appelée céleri des Romains) pourrait faire le délice des « Visiteurs » dans le film du même nom, elle a un goût très fort que nous apprécions peut-être moins désormais. Une plante à ne pas confondre avec la Grande Cigüe (conium maculatum L.), qui est de la même famille, et dont la consommation vous conduirait tout droit au cimetière !
Ce fut donc une belle balade dans la nature à la rencontre des plantes comestibles destinées à se retrouver éventuellement dans nos salades, sauvages ou mixtes. Elle a permis d’ouvrir l’appétit en même temps que le champ des connaissances grâce à l’Œil Vert .
Mise en garde : les plantes sauvages peuvent être consommées uniquement si elles font l’objet d’une parfaite connaissance. Nous déclinons toute responsabilité en cas d’intoxication due à leur ingestion.
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